Название | L’alibi Idéal |
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Автор произведения | Блейк Пирс |
Жанр | Современные детективы |
Серия | Un thriller psychologique avec Jessie Hunt |
Издательство | Современные детективы |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9781094306599 |
Jessie soupira. Elle comprenait la prudence de Sands, mais c’était incroyablement frustrant.
– Écoutez, inspecteur, je comprends. C’est politiquement sensible. De plus, même si vous ne me connaissez pas, sachez que Kat Gentry est une bonne amie et qu’elle essaie d’aider une jeune femme qui a très peur. J’essaie juste de trouver quelques réponses susceptibles de la tranquilliser.
– Vous vous imaginez que je ne sais pas que Morgan Remar a peur ? demanda Sands, qui eut l’air vraiment en colère pour la première fois. C’est moi qui l’ai interrogée à l’hôpital pendant que les docteurs lui greffaient de la peau et essayaient de réparer la cheville qu’elle avait détruite pour s’extraire de cette penderie à coups de pied. C’est moi qui ai dû lui dire qu’il n’y avait aucune preuve exploitable à l’endroit où elle avait été détenue. Cela fait deux semaines complètes que je travaille sur cette affaire et, tout ce temps-là, mes collègues inspecteurs des postes de Mid-Wilshire et de West Los Angeles ne m’ont communiqué aucune information. On ne m’a accordé un groupe de travail que ce matin. Je suis conscient de la situation, Mme Hunt.
– Je suis désolée, dit Jessie, consciente d’avoir gravement gaffé. Je ne voulais pas dire que cela ne vous intéressait pas. Je … je suis désolée.
Sands resta muet. Elle l’entendit respirer lourdement, mais elle considéra que le fait qu’il n’ait pas raccroché était un bon signe. Avant qu’il ne le fasse, elle essaya de changer d’approche.
– Vous avez dit qu’on vous a accordé un groupe de travail ce matin ?
– Oui, marmonna-t-il.
– Puis-je demander ce qui a provoqué cela ?
– Il y a eu un quatrième enlèvement, dit-il.
– Quoi ?
– On a retrouvé la victime à Griffith Park tard hier soir, dit Sands. Le mode opératoire était le même mais, cette fois-ci, elle a été détenue dans une cage pour chien pendant quatre jours.
– Incroyable, marmonna Jessie à voix basse.
– Certes, convint-il. C’est ce dernier enlèvement qui a finalement poussé les gens du quartier général à outrepasser les capitaines des autres postes et à nous forcer à mettre nos ressources en commun. Nous espérons être disponibles cet après-midi.
– Qui est à la tête de cette équipe ?
– Votre serviteur.
– Pas étonnant que vous soyez aussi chatouilleux, dit-elle avant de se rendre compte qu’il risquait de ne pas interpréter sa réponse avec l’humour avec lequel elle l’avait formulée.
– Vous plaisantez ? Je suis au sommet de mon charme, dit-il, clairement pas du tout offensé.
– OK. Tant que je vous ai dans une humeur que vous considérez bonne, puis-je vous poser une autre question insultante ?
– Allez-y, dit-il. J’ai l’habitude, maintenant.
– Quatre enlèvements et pas une seule piste sur l’identité du ravisseur. Pourtant, toutes les femmes ont réussi à s’évader. Ne semble-t-il pas étrange qu’un coupable aussi doué pour enlever ces femmes soit à ce point incapable de les garder ?
– Effectivement, dit Sands sans développer.
– Vu votre hésitation riche de sens, puis-je supposer que vous doutez autant que moi que ces femmes se soient vraiment « évadées » toutes seules ?
– Vous le pouvez, dit Sands. Bien que tout le monde ne soit pas d’accord avec moi, je crois très fortement que cet homme, car nous savons que c’est un homme, a permis à ses victimes de s’échapper.
– Qu’est-ce qui vous en rend si sûr ? demanda Jessie.
– Vous avez bien remarqué qu’il semble excessivement improbable que l’homme qui a capturé toutes ces femmes sans se faire attraper puisse être aussi mauvais pour ce qui est de les retenir, mais il y a autre chose.
– Quoi ?
– Nous avons trouvé les endroits où il détenait chaque femme. À aucun de ces endroits il n’y a eu de traces d’ADN exploitable, d’empreintes digitales ou de preuves incriminantes de quelque sorte que ce soit. Il est difficile d’être aussi efficace quelles que soient les circonstances, comme vous le savez, mais presque impossible s’il est reparti là-bas, a constaté que ses prisonnières s’étaient évadées et a dû nettoyer les lieux en toute hâte.
– Sauf s’il les a laissées partir, dit Jessie.
– C’est vrai, convint Sands. S’il leur a permis de s’évader à un moment de son choix, cela a dû lui donner le temps de nettoyer après leur départ. Je soupçonne qu’il a été prudent dès le moment où il les a emmenées dans leurs lieux de détention parce qu’il savait que ces lieux finiraient par être découverts et méticuleusement fouillés.
– Pourquoi ferait-il ça ? demanda Jessie. Pourquoi risquer de les laisser partir alors qu’elles pourraient l’identifier plus tard ?
– N’oubliez pas qu’elles avaient les yeux bandés.
– Pas quand il les a capturées.
– Non, concéda-t-il, mais les trois premières victimes étaient toutes certaines qu’il portait un déguisement complexe.
– Pourtant, elles pourraient évaluer sa taille, son poids, son origine ethnique. Elles pourraient reconnaître sa voix.
– C’est vrai, dit Sands.
– J’ai l’impression que quelque chose nous échappe, dit Jessie d’une voix songeuse.
– Moi aussi, convint Sands. Malheureusement, je n’ai aucune idée de ce que c’est.
CHAPITRE SIX
Jessie prenait un risque.
Ce n’était pas parce qu’elle n’avait pas d’affaires en cours que le capitaine Decker apprécierait qu’elle s’en aille à Brentwood pour enquêter sur une affaire qui ne la concernait en rien, et pourtant, c’était exactement ce qu’elle faisait.
Caroline Gidley, la victime découverte la veille au soir, était inconsciente et incapable de parler. L’inspecteur Sands avait averti Jessie que Jayne Castillo, la troisième victime, ne voulait pas qu’on l’interroge. De plus, comme la cliente de Kat, Morgan Remar, n’était pas en ville pour l’instant, Jessie n’avait plus qu’une personne à qui parler.
Quand elle avait demandé à Sands si ce serait une erreur d’essayer de parler à la première victime, Brenda Ferguson, il lui avait dit que les inspecteurs du poste de West Los Angeles, qui traitaient les affaires situées à Brentwood, ne seraient pas contents, mais il n’avait pas non plus formellement demandé à Jessie d’y renoncer. Même si elle le connaissait très peu, Jessie avait considéré que c’était la seule autorisation qu’elle obtiendrait jamais de lui.
Ryan avait généreusement accepté de s’arranger pour que, au poste, le capitaine Decker ne soit pas au courant de l’absence de Jessie. Juste avant de s’arrêter devant la maison des Ferguson, elle l’avait appelé.
– Comment ça se passe là-bas ? demanda-t-elle.
– Decker est tellement occupé à gérer les suites du raid de la brigade des mœurs qu’il n’a même pas remarqué ton absence.
– Je ne sais pas si je dois me sentir soulagée ou insultée, répondit-elle.
– Si ça peut te consoler, tu me manques, dit Ryan.
Confortée par cette certitude, elle sortit de sa voiture et se dirigea vers la maison. Elle n’avait pas prévenu Ferguson de sa venue de peur que la victime ne le dise aux inspecteurs assignés à l’affaire.