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Cela faisait environ une semaine qu’on lui avait retiré son plâtre dû à ses précédentes blessures, cela faisait du bien de le voir capable de se servir sans gêne de ses deux bras.

      Elle prit sa main et il l’attira vers lui. « Tu es capable d’arrêter les personnes les plus violentes que la société a à fournir, lui rappela-t-il. Tu peux sûrement traverser cette épreuve-ci. »

      Elle acquiesça et ils se dirigèrent ensemble vers la porte. Lorsqu’ils ouvrirent, Mackenzie prit un instant pour rassembler ses esprits.

      Sa mère avait l’air magnifique. Elle avait pris soin d’elle au cours des derniers mois qui s’étaient écoulés depuis qu’elle l’avait vue. Mackenzie se dit que cela faisait peut-être quasiment un an à présent, mais sans en être tout à fait sûre. Elle semblait en bonne santé et même, heureuse. Elle était bien coiffée et paraissait peut-être dix ans plus jeune que son âge réel, cinquante-trois ans.

      « Bonjour Maman, dit Mackenzie. Tu es superbe.

      – Toi aussi. » Elle regarda derrière Mackenzie en direction d’Ellington qui portait Kevin. « Excusez-moi, dit-elle. Nous n’avons pas encore officiellement fait connaissance. »

      Voir Ellington et sa mère se serrer la main parut plus que surréel. Et lorsque Mackenzie vit Kevin observer la femme inconnue sur le pas de la porte, son cœur se serra quelque peu. Elle avait invité sa mère à venir n’importe quand il y avait un peu moins d’un an auparavant, lorsqu’elle était allée dans le Nebraska pour lui annoncer qu’elle était désormais grand-mère. Et il lui avait fallu tout ce temps pour la prendre au mot. Il fallait cependant lui accorder le fait qu’elle avait décliné la proposition de Mackenzie de lui payer son billet d’avion.

      « Entre, Maman » dit Mackenzie.

      Patricia White entra dans l’appartement de sa fille comme si elle pénétrait dans une sorte de cathédrale – avec respect et révérence. Dès que la porte se fut refermée derrière elle, elle regarda Kevin puis, des larmes dans les yeux, de nouveau Mackenzie.

      « Je peux le prendre ?

      – Tu es sa grand-mère, dit Mackenzie. Bien sûr que tu peux. »

      Lorsqu’Ellington lui tendit Kevin, il le fit sans aucune hésitation. Il observa l’expression emplie d’admiration et de gratitude de sa belle-mère avec une extrême attention, tout comme Mackenzie. Même si cette dernière était heureuse de voir sa mère tenir Kevin dans ses bras, il y avait assurément quelque chose d’irréel dans tout cela.

      « Il te ressemble tout à fait, dit Patricia à sa fille.

      – C’est une bonne chose » dit Ellington avec un léger rire.

      Mackenzie conduisit sa mère plus loin dans l’appartement pour l’amener jusqu’au salon. Ils s’assirent tous, Mackenzie et Ellington échangeant un regard au-dessus de la tête de Patricia tandis qu’ils s’installaient confortablement. Ellington la regarda d’une façon qui signifiait je-te-l’avais-bien-dit, qu’elle lui retourna avec une grimace.

      « Tu n’as pas déjà pris une chambre à l’hôtel, n’est-ce pas ? demanda Mackenzie.

      – Si. J’y ai déjà déposé mes bagages. » Elle ne détourna pas ses yeux de Kevin tout en parlant. Mackenzie n’était pas certaine d’avoir jamais vu sa mère afficher un aussi large sourire de toute sa vie.

      « Tu n’étais pas obligée de faire ça, Maman. Je t’avais dit que tu étais la bienvenue pour loger ici.

      – Je sais, dit-elle, détachant enfin le regard de son petit-fils tout en le faisant rebondir sur ses genoux. Mais vous êtes tous deux très occupés par votre travail et je ne veux pas être une gêne. En plus, j’ai un jacuzzi dans ma chambre pour ce soir, et je compte me promener un peu demain. Je n’ai jamais été à Washington auparavant, alors… »

      Elle s’interrompit là, comme si cela mettait un terme à toute leur discussion. Et en ce qui concernait Mackenzie, c’était bel et bien le cas.

      « Eh bien, le dîner va bientôt être prêt, dit Mackenzie. D’ici quelques minutes. La table est déjà mise si jamais on souhaite déjà s’installer. »

      C’est exactement ce qu’ils firent. Patricia prenant Kevin avec elle tandis qu’Ellington déplaçait la chaise haute du petit garçon au bord de la table du dîner. Tandis qu’ils prenaient place, Ellington versa du vin pour lui-même et Patricia tandis que Mackenzie apportait les plats au fur et à mesure. Elle avait toujours eu un don pour la cuisine même si elle devait s’en tenir à des choses simples. Pour ce soir, elle avait prévu un plat simple à quatre ingrédients, un poulet au citron et romarin avec des asperges et des pommes de terre. Patricia le regarda comme si cela la surprenait également.

      « Tu sais cuisiner ? demanda-t-elle.

      – Un peu, je ne suis pas très douée.

      – Elle est trop modeste, dit Ellington.

      – Elle l’a toujours été. »

      Et c’est ainsi que le dîner commença. La conversation fut un peu gauche mais sans être pénible. Ellington parla la majeure partie du temps, laissant Patricia en apprendre davantage à son sujet : où il avait grandi, depuis combien de temps il était agent du FBI, ainsi que sa propre version décrivant la façon dont avait débuté sa relation avec sa fille. Mackenzie fut également surprise de constater à quel point cela compta pour elle lorsque sa mère la complimenta sur sa cuisine. Pendant tout ce temps, Kevin resta assis sur sa chaise haute, mangeant les petits morceaux de poulet que Mackenzie avait coupés pour lui. Il commençait vraiment à savoir manger en se servant de ses mains, même si une bonne partie de la nourriture finissait encore par terre.

      Lorsque tout le monde eut terminé son assiette et que la bouteille de vin fut vide, Mackenzie comprit que la probabilité était forte pour que ne se produise pas le désastre qu’elle avait craint. Une fois le dîner achevé, Ellington débarbouilla Kevin et lui donna quelques cuillerées de yaourt avant de débarrasser la table. Mackenzie s’assit en face de sa mère tandis que de la cuisine, on pouvait entendre Ellington en train de remplir le lave-vaisselle.

      « Je suppose que tu n’as pas parlé à ta sœur récemment ? dit Patricia.

      – Non. La dernière fois qu’on a parlé ensemble, tu m’as dit qu’elle était à Los Angeles, c’est ça ?

      – Oui. Et si ça a changé, elle ne m’a pas appelée pour m’en parler. Je te jure, on dirait qu’elle est devenue encore plus distante après que tu te sois occupé de l’affaire concernant votre père. Je n’ai jamais compris comment elle… »

      Elle fut interrompue par un coup frappé à la porte de l’appartement… ce qui était curieux puisqu’il était rare qu’Ellington et Mackenzie reçoive la visite de quelqu’un.

      « Chérie, tu as entendu ?  appela Ellington de la cuisine. Je suis en pleine vaisselle.

      – Une seconde, Maman » dit Mackenzie en se levant de table. En passant, elle pinça légèrement le nez de Kevin pour le taquiner. Elle était surprise que tout se passe aussi bien. Elle aurait même pu aller jusqu’à dire qu’elle appréciait la visite de sa mère. La soirée se déroulait remarquablement bien.

      Elle alla ouvrir la porte, d’une démarche quelque peu sautillante. Cependant lorsqu’elle ouvrit, son humeur joyeuse cessa d’un coup et le monde réel lui revint en pleine figure.

      « Bonjour Mackenzie » dit la femme à la porte.

      Mackenzie essaya de sourire d’un air artificiel qui ne lui allait pas bien. « Hé, Ellington, appela-t-elle par-dessus son épaule. Ta mère est ici. »

      CHAPITRE TROIS

      Mackenzie n’avait honnêtement rien contre Frances Ellington. Elle lui avait été vraiment utile lorsque Mackenzie était retournée au travail et qu’elle était venue s’occuper de Kevin pour eux. Cela