Une Étreinte Pour Des Héritières . Морган Райс

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Название Une Étreinte Pour Des Héritières
Автор произведения Морган Райс
Жанр Героическая фантастика
Серия Un Trône pour des Sœurs
Издательство Героическая фантастика
Год выпуска 0
isbn 9781640298262



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J’imagine.

      À deux, ils soulevèrent le corps d’Asha, le déposèrent dans la tourbe molle et regardèrent son poids commencer à l’entraîner vers le bas. Sebastian attendit jusqu’à ce qu’elle ait disparu en se souvenant des fois où elle avait aidé à sauver Ashton et en pensant à tout ce qu’il lui devait maintenant pour avoir sauvé sa fille.

      — Il faut qu’on parte, dit finalement Emeline. Je peux nous cacher aux yeux de la magie de nos ennemis, mais cela ne nous protégera pas contre les corbeaux ou les soldats. Il faut qu’on se dépêche.

      Sebastian hocha la tête.

      — Nous allons à Monthys.

      — Nous allons à Monthys, acquiesça Emeline.

      Sebastian ne savait pas ce qu’ils trouveraient quand ils y arriveraient. Il espérait juste qu’il y aurait quelque chose, quoi que ce soit, qui leur permettrait de survivre au Maître des Corbeaux.

      CHAPITRE SEPT

      Sophia ne savait pas quoi faire, quoi dire. Ils avaient passé énormément de temps à chercher leurs parents et, en très peu de temps, ils les avaient perdus définitivement tous les deux. Elle voyait que Kate et Lucas étaient aussi figés qu’elle par le choc de leur mort. Ils ne bougeaient pas et rien n’indiquait qu’ils savaient mieux que Sophia ce qu’il fallait faire.

      Le chagrin arriva lentement, comme s’il avait fallu du temps à Sophia pour commencer à croire en la réalité de cet événement.

      — Je ne peux pas … dit Kate à côté d’elle. Je ne sais pas quoi faire.

      — Je comprends, dit Sophia en la tenant contre elle.

      Lucas les rejoignit et, pour ce qui devait être la première fois depuis qu’elle avait fait sa connaissance, Sophia vit des larmes couler sur ses joues.

      — Si je n’étais jamais venu les retrouver, rien de tout cela ne serait arrivé, dit-il. Le poison ne serait pas entré ici.

      — Mais on ne les aurait jamais retrouvés et on n’aurait jamais fait ta connaissance, dit Sophia.

      Elle ne pouvait pas l’imaginer. Un monde où elle n’aurait jamais rencontré son frère lui paraissait complètement inconcevable.

      Pourtant, elle ressentait la même chose que son frère et sa sœur. Dans leur chagrin, les protections dont ils auraient normalement pu s’entourer s’étaient écroulées et tout leur chagrin formait un amas qui contenait la colère de Kate, le sens du mystère de Lucas et le désir de Sophia, qui aurait voulu connaître ses parents des années plus tôt. Surtout, il y avait le puits profond de tristesse qui semblait engloutir leur monde tant qu’ils se tenaient là.

      Ils étaient encore immobiles quand des silhouettes portant des vêtements en soie couleur arc-en-ciel entrèrent dans la maison de leurs parents et avancèrent vers l’endroit où les trois enfants se tenaient encore blottis les uns contre les autres.

      — Qui êtes-vous ? demanda Sophia.

      Plus directe, Kate s’interposa entre les arrivants et ses parents.

      — Nous ne voulons aucun mal, dit une femme plus petite que Sophia, aux cheveux noirs et à la peau chocolat au lait. Je m’appelle Aia. Lady Christina et Lord Alfred avaient prévu ce moment et effectué des préparations. Si vous avez besoin de passer plus de temps ici, nous attendrons, mais on nous a demandé de dire …

      Elle s’interrompit.

      — On m’a demandé de vous dire qu’ils vous aimaient beaucoup mais que vos tâches ne pouvaient pas attendre, malgré votre chagrin. Ils croient … croyaient en vous et —

      Elle s’arrêta quand l’épée de Kate jaillit de son fourreau.

      — Kate, dit doucement Sophia, je souffre moi aussi. Elle essaie juste de dire ce que nos parents n’ont pas pu nous dire.

      — Je ne veux pas l’entendre, rétorqua Kate.

      À ce moment-là, Sophia sentit l’étendue de la douleur de Kate mais vit aussi qu’elle reculait, se redressait, se préparait.

      — Bien. Faisons-le. Plus vite on partira, plus vite je pourrai tuer l’ordure qui est responsable de tant de malheurs.

      Elle se met en colère pour ne pas à avoir à souffrir, dit Lucas à Sophia par télépathie.

      Sophia aurait voulu que ce soit aussi simple. Elle soupçonnait que Kate se mettait en colère parce que, dans la Maison des Oubliés, tous les sentiments avaient été une faiblesse à exploiter. La colère remplissait les espaces où il n’y avait rien d’autre.

      — Nous avons effectué des préparations pour vous, dit Aia. Si vous êtes vraiment prêts à y aller —

      — Nous le sommes, dit Kate sur un ton qui n’admettait aucun désaccord.

      Une partie de Sophia aurait voulu rester et participer aux funérailles ou aux commémorations quelles qu’elles soient, mais elle savait que Kate n’y assisterait pas. De plus, le message de ses parents avait affirmé qu’il ne restait pas de temps pour ça. Indépendamment de ce qui se passait dans le monde, il semblait qu’ils soient obligés d’agir vite quelle que soit l’étendue de leur tristesse.

      Les funérailles de vos parents seront solennelles, dit Aia à Sophia par télépathie, la prenant un peu par surprise.

      — Vous avez des pouvoirs magiques ? demanda Sophia.

      — Bien sûr, dit-elle. Nous sommes dans la Cité Oubliée. Veuillez tous me suivre jusqu’à la porte.

      Elle se retourna et Sophia la suivit, accompagnée par Sienne. Sophia passa les mains dans la fourrure de la chatte de la forêt en essayant de retenir les sanglots qui menaçaient de la submerger dans l’immédiat. Il fallait qu’elle soit forte, pour sa sœur, pour son frère, pour le monde.

      N’oublie pas que nous sommes aussi là pour te soutenir, lui dit Lucas par télépathie.

      — Pas pour longtemps, dit Sophia et cette pensée lui fit presque aussi mal que la perte de ses parents.

      Ils s’étaient réunis pour trouver la Cité Oubliée et, maintenant, ils allaient devoir se séparer pour trouver les trois pierres-cœurs.

      Sophia suivit Aia dans la ville et ils arrivèrent à l’endroit où se dressait la porte. À présent, il y avait foule et les gens avaient l’air silencieux, comme s’ils avaient appris la nouvelle de la mort des parents de Sophia. Ils se tenaient tête penchée pour la procession et Sophia eut du mal à ne pas pleurer.

      — Au moins, nous repartirons ensemble à Morgassa, dit Lucas.

      Aia secoua la tête.

      — La porte nous emmènera là où nous aurons besoin d’aller. Il vaut mieux ne pas s’attarder.

      Comme la main que Lucas avait posée sur l’épaule de Sophia était la seule chose qui lui permettait de contenir ses larmes, il fallut à Sophia un moment pour se rendre compte de ce qu’Aia venait de dire.

      — Nous ? demanda-t-elle.

      Aia hocha la tête et plusieurs personnes sortirent de la foule. Elles étaient onze, des hommes et des femmes, et elles portaient toutes des armures qui, d’apparence étrangement démodée, jetaient un éclat doré dans la lumière du soleil. Entièrement couvertes de ces armures, ces personnes portaient un assortiment étrange d’armes, comme si chacune d’elles avait choisi celle qu’elle maniait le mieux. Il y avait des lances et des épées courbes, des épées droites, des couteaux à lancer et des bâtons en métal mais, étonnamment, ni mousquets ni arcs.

      L’un d’eux apporta une autre armure dorée et Aia se mit à en assembler chaque pièce. Finalement, elle se retrouva aussi lourdement protégée que le reste. À la main, elle tenait une