Название | La Fabrique Magique |
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Автор произведения | Морган Райс |
Жанр | Героическая фантастика |
Серия | Oliver Blue à l’École des Prophètes |
Издательство | Героическая фантастика |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9781640297852 |
Alors il suivit la foule, et sauta du bus à un arrêt inconnu. La pluie s’abattit sur lui et les autres. Il essaya de rester le groupe, mais à son désespoir, tout le monde se dispersa dans différentes directions, et rapidement aussi pour échapper au temps. Avant même qu’Oliver n’ait cligné des yeux, il se retrouva debout sur le trottoir, complètement exposé.
Pas même une seconde plus tard, le deuxième bus s’arrêta. Oliver vit Chris à travers la fenêtre pleine de buée. Puis Chris vit manifestement Oliver, car il commença à pointer du doigt avec enthousiasme et à crier quelque chose à ses amis. Oliver n’avait pas besoin d’un interprète pour savoir ce que signifiaient les gesticulations de Chris. Il venait le chercher.
Oliver courut.
Il ne savait pas trop où il était, mais il courut tout de même en direction de ce qui lui semblait vaguement être la direction de sa maison.
Sans regarder en arrière, Oliver courut et courut. La pluie et le vent le giflaient, ce qui rendait sa progression difficile, mais c’était l’une des rares occasions où être petit était un avantage. Chris aurait du mal à traîner son corps lourd, Oliver le savait, alors que lui était vif.
Mais, réalisa Oliver, Chris n’était pas son seul problème. Tous ses amis étaient avec lui. La fille en particulier était une coureuse très rapide. Oliver jeta un coup d’œil par-dessus son épaule et vit qu’elle gagnait du terrain sur lui.
Oliver dépassa quelques magasins, puis tourna dans une allée menant aux ruelles non loin de chez eux. Il esquiva et slaloma entre des obstacles tels que des caddies abandonnés et des cartons vides emportés par les vents.
Puis il passa un angle. Pendant un bref moment, il fut à l’abri des brutes qui le suivaient.
Lorsqu’une forte rafale renversa une poubelle, Oliver eut une soudaine inspiration. Sans hésiter un instant, il sauta dedans, rampant sur de la nourriture avariée et des emballages vides jusqu’à ce qu’il soit complètement hors de vue. Puis il se mit en boule et attendit.
Les pieds de la fille apparurent sur la bande de trottoir qu’il pouvait voir. Elle s’arrêta et fit un tour complet, comme si elle le cherchait. Puis Oliver entendit d’autres bruits de pas et se rendit compte que Chris et ses autres amis l’avaient rejointe.
— Où est-il passé ? entendit-il l’un d’eux crier.
— Comment est-ce que tu l’as perdu ? dit la voix distincte de Chris.
— Il était là une seconde, et à la suivante il avait disparu ! cria la fille en retour.
Oliver resta parfaitement immobile. Son cœur battait la chamade et ses membres tremblaient après cet effort.
— Il a jeté l’un de ses sorts, dit Chris.
Dans sa poubelle puante et obscure, Oliver fronça les sourcils. Qu’est-ce que Chris voulait dire par là ?
— C’est tellement flippant, dit la fille. Tu veux dire qu’il s’est fait disparaître ?
— Je vous l’avez dit, non ? répondit Chris. C’est une sorte de bête de foire.
— Peut-être qu’il est possédé, dit l’un des garçons.
— Ne sois pas idiot, rétorqua Chris. Il n’est pas possédé. Mais il y a quelque chose qui ne va pas chez lui. Maintenant vous me croyez ?
— Oui, dit la fille, mais Oliver remarqua que sa voix venait de plus loin.
Il jeta un coup d’œil à l’endroit où ses pieds s’étaient trouvés et vit qu’ils avaient maintenant disparu. Chris et ses sbires partaient.
Oliver patienta. Même après que leur conversation désobligeante à son sujet se soit estompée, il ne voulait pas quitter la sécurité de la poubelle. Il y avait encore une chance que l’un d’eux attende, juste au cas où il soit sur le point de révéler sa cachette.
Bientôt, la pluie se mit vraiment à tomber. Oliver pouvait l’entendre tambouriner contre la poubelle en métal. Ce n’est qu’alors qu’il s’accorda à dire que Chris avait définitivement dû partir. Même s’il voulait passer Oliver à tabac, il ne resterait pas sous une pluie battante pour le faire, et Oliver était certain que ses amis n’en seraient pas convaincus non plus.
Finalement, décidant qu’il était en sécurité, Oliver commença à sortir de la poubelle. Mais juste au moment où il se tortillait vers l’ouverture, une énorme rafale de vent se leva. Elle le projeta d’un coup à l’intérieur. Ensuite, le vent dut changer de direction, car soudain Oliver sentit la poubelle vaciller sous lui. Le vent était si fort qu’il la faisait rouler !
Oliver agrippa les bords de sa prison de métal. Rempli de terreur, désorienté, il commença à tourner et à tourner. Il se sentait malade de panique, malade du mouvement. Oliver voulait que cela se termine au plus vite, mais cela semblait continuer encore et encore. Il était projeté et secoué dans tous les sens.
Soudain, la tête d’Oliver se cogna très fort sur le côté de la poubelle. Il vit trente-six chandelles. Il ferma les yeux. Puis tout devint noir.
*
Les yeux d’Oliver s’ouvrirent en papillonnant pour laisser entrevoir la prison métallique et sphérique qui l’entourait. Le mouvement de rotation avait cessé, mais il pouvait toujours entendre le rugissement de la tempête tout autour de lui. Il cligna des yeux, désorienté, les tempes battantes après le coup qui l’avait assommé.
Il ignorait pendant combien de temps il était resté inconscient, mais il était couvert d’ordures puantes. Son estomac se contracta, nauséeux.
Rapidement, Oliver se traîna vers l’avant de la poubelle et jeta un coup d’œil dehors. Le ciel était sombre et la pluie tombait à verse comme une couche de gris.
Oliver sortit maladroitement de la poubelle. Il faisait très froid et il fallut à peine quelques secondes pour qu’il soit trempé. Il se frotta les bras pour tenter de les réchauffer. Frissonnant, Oliver regarda autour de lui, essayant de discerner où il se trouvait.
Soudain, il comprit où il était, jusqu’où la poubelle l’avait fait rouler pendant la tempête. Il était à la fabrique ! Seulement cette fois, remarqua Oliver, des lumières brillaient à l’intérieur.
Il resta bouche bée. Est-ce qu’il avait des hallucinations ? Peut-être avait-il une commotion cérébrale.
La pluie continuait de s’abattre sur Oliver. Les lumières de l’usine brillaient comme une sorte de phare, l’attirant à lui.
Oliver se précipita en avant. Il arriva à l’herbe autour de l’usine, qui glissait sous ses pieds, transformée en marécage à cause de la pluie torrentielle. Puis il contourna le côté de l’entrepôt, piétinant le lierre et les orties dans sa hâte de se rendre à la porte arrière pour s’abriter. Il trouva la porte exactement comme il l’avait laissée ; entrebâillée, et juste assez large pour qu’il puisse s’y faufiler. Vite, il le fit et se retrouva dans la même pièce sombre, avec la même odeur de poussière, le même écho d’abandon.
Oliver marqua une pause, soulagé d’être à l’abri de la pluie. Il attendit que ses yeux s’ajustent. Une fois qu’ils l’eurent fait, il s’aperçut que tout était comme avant la dernière fois, avec les machines poussiéreuses recouvertes de toiles d’araignée qui étaient inutilisées et délabrées. Sauf…
Oliver remarqua une ligne jaune très fine qui dessinait un trait sur le sol. Pas de la peinture, mais bien de la lumière. Un rai de lumière. Eh bien, Oliver savait qu’il avait forcément besoin d’une source, aussi se précipita-t-il dans cette direction, le suivant