Название | l’Orbe de Kandra |
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Автор произведения | Морган Райс |
Жанр | Героическая фантастика |
Серия | Oliver Blue à l’École des Prophètes |
Издательство | Героическая фантастика |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9781640297838 |
— Je pense que je sais, intervint son père. Oliver était tellement dans les nuages qu’il n’y a même pas pensé. Tu sais comment il est, toujours perdu dans son imagination. Il soupira lourdement.
— Je vais devoir appeler l’école demain matin pour m’excuser. Tu sais à quel point ce sera embarrassant pour moi ?
Sa mère se tut et secoua la tête.
— Où étais-tu ? Tu errais dans les rues ? Tu n’as pas froid ?
Puis elle croisa les bras et soupira.
— En fait, j’espère que tu as froid. Au moins ça t’apprendra la leçon.
Oliver écouta en silence la tirade de ses parents. Pour la première fois, leurs paroles rebondissaient sur lui. Leurs visages en colère ne le faisaient plus trembler. Leurs mots durs ne le touchaient pas.
Oliver réalisa à quel point il avait changé. À quel point l’École des Prophètes l’avait changé, sans parler de la découverte du fait que les Blue n’étaient pas vraiment sa famille. C’était comme si devenir un Prophète avait passé un manteau pare-balles invisible autour de ses épaules, et que maintenant rien ne pouvait le blesser.
Il se tenait devant eux, plein d’assurance, attendant patiemment une pause dans leur sermon emporté.
Mais avant qu’il n’ait eu une chance de dire ce qu’il avait à dire, des pas tonitruants résonnèrent dans l’escalier derrière lui. Puis Chris apparut.
— Qu’est-ce que tu fais ici ? beugla-t-il. Je pensais que tu étais mort dans la tempête.
— Chris ! gronda son père.
Pendant un bref instant, Oliver pensa que ses parents allaient peut-être le défendre. Tenir tête à leur brute de fils. Mais bien sûr, ils ne le firent pas.
Oliver croisa les bras. Il n’avait plus peur de Chris. Son rythme cardiaque n’avait même pas accéléré.
— Je me cachais. De toi. Tu te souviens que tu m’as pourchassé avec tes amis. Que tu as menacé de me tabasser ?
Chris prit une expression incrédule.
— Je n’ai pas fait ça ! Tu es un menteur !
Sa mère enfonça son visage dans ses mains. Elle détestait les disputes, mais ne faisait jamais rien pour les arrêter.
Oliver secoua juste la tête.
— Je m’en fiche si tu me traites de menteur. Je connais la vérité et toi aussi. Il croisa les bras. Et de toute façon, rien de tout ça ne compte. Je suis venu ici pour vous dire que je pars.
Sa mère releva la tête de ses mains.
— Quoi ?
Son père regarda Oliver, horrifié.
— Que tu pars ? Tu as onze ans ! Où vas-tu aller ?
Oliver haussa les épaules.
— Je ne sais pas encore. Mais le fait est que je sais que vous n’êtes pas mes vrais parents.
Tout le monde eut le souffle coupé. Chris resta bouche bée. La pièce tout entière se tut.
— De quoi parles-tu ? cria sa mère. Bien sûr que nous le sommes.
Oliver plissa les yeux.
— Non. Vous ne l’êtes pas. Vous mentez. Qui sont-ils ? Mes vrais parents. Que leur est-il arrivé ?
Sa mère avait l’air d’avoir été acculée. Elle jetait des coups d’œil autour de la pièce comme si elle cherchait une issue.
— Bien, lâcha-t-elle tout à coup. Nous t’avons adopté.
Oliver hocha lentement de la tête. Il pensait que ses paroles seraient difficiles à entendre, mais c’était réellement un soulagement de recevoir une autre confirmation que les deux personnes de sa vision étaient ses parents, pas ces personnes affreuses. Ce Chris n’était pas son vrai frère non plus. Le gros tyran semblait sur le point de s’évanouir sous le choc de la révélation.
Sa mère poursuivit.
— Nous ne savons rien de tes vrais parents, d’accord ? Nous n’avons reçu aucune information à ce sujet.
Oliver sentit son cœur se serrer. Il avait espéré qu’ils lui fourniraient une pièce du puzzle de son identité. Mais ils ne savaient rien.
— Rien ? demanda-t-il tristement. Pas même leurs noms ?
Son père s’avança.
— Ni leurs noms, ni leurs âges, ni leurs emplois. Les parents adoptifs ne peuvent pas connaître ce genre de choses. C’est la loterie, tu sais ! Tu pourrais être la progéniture d’un criminel, pour autant que nous le sachions. D’un fou.
Oliver lui lança un regard noir. Il était certain que ses parents n’étaient ni l’un ni l’autre, mais l’attitude de monsieur Blue était tout de même horrible.
— Pourquoi m’avez-vous adopté alors ?
— C’était ta mère, se moqua son père. Elle voulait un deuxième. Je ne sais pas pourquoi.
Il se laissa tomber sur le canapé à côté de sa mère. Oliver les fixa des yeux, avec l’impression d’avoir reçu un coup de poing dans le ventre.
— Vous ne m’avez jamais vraiment désiré, n’est-ce pas ? C’est la raison pour laquelle vous m’avez traité aussi mal.
— Tu devrais être reconnaissant, murmura son père sans le regarder dans les yeux. La plupart des enfants se perdent dans le système.
— Reconnaissant ? dit Oliver. Reconnaissant que vous m’ayez à peine nourri ? Que vous ne m’ayez jamais donné de nouveaux vêtements ou de jouets ? Reconnaissant d’avoir un matelas dans une alcôve ?
— Nous ne sommes pas les méchants dans l’histoire, dit sa mère. Tes véritables parents t’ont abandonné ! Tu devrais t’en prendre à eux, pas à nous.
Oliver écouta sans réagir. Que ses vrais parents l’aient effectivement abandonné ou non, il n’en avait aucune preuve de toute façon. C’était un autre mystère pour une autre fois. Pour le moment, il allait prendre les mots de sa mère avec des pincettes.
— Au moins, la vérité est enfin dévoilée, dit Oliver.
La bouche de Chris se ferma enfin.
— Vous voulez dire que l’avorton n’est pas mon frère finalement ?
— Chris ! le réprimanda sa mère.
— Ne parle pas comme ça, ajouta son père.
Oliver se contenta de sourire en coin.
— Oh oui, Christopher John Blue. Puisque nous sommes en plein déballage de la vérité. Votre fils chéri – votre vrai, votre fils biologique – est un tyran et une brute. Il m’a harcelé toute ma vie, sans parler des autres enfants à l’école.
— Ce n’est pas vrai ! cria Chris. Ne le croyez pas ! Il n’est même pas votre fils. Il n’est… il n’est rien ! Personne ! Personne !
Sa mère et son père regardèrent Chris avec des expressions consternées.
Oliver se contenta de sourire.
— Je pense que tu as révélé la vérité tout seul.
Tout le monde se tut, abattu par les révélations. Mais Oliver n’en avait pas terminé. Pas tout à fait. Il faisait les cent pas, dominant la pièce et captant l’attention de tous ceux qui s’y trouvaient.
— Voici ce qui va se passer ensuite, dit-il tout en marchant. Vous ne voulez pas de moi. Et je ne veux pas de vous non plus. Je n’ai jamais été censé