Название | Soldat, Frère, Sorcier |
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Автор произведения | Морган Райс |
Жанр | Героическая фантастика |
Серия | De Couronnes et de Gloire |
Издательство | Героическая фантастика |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9781640290488 |
Thanos prit les deux objets avec tout autant de soin. Il était certain que les gardes les lui enlèveraient, même si ce n'était que pour avoir une petite occasion supplémentaire de le faire souffrir. Même si certains des gardes n'étaient pas complètement corrompus par la cruauté de l'Empire, ils croyaient qu'il était le pire des traîtres et qu'il méritait tout ce qui lui arrivait.
Il se recroquevilla sur le reste de parchemin et murmura les mots de son message, qu'il essaya d'écrire de façon à s'exprimer avec exactitude. Il écrivit en lettres minuscules car il savait qu'il en avait gros sur le cœur et qu'il allait falloir qu'il le fasse rentrer sur cette petite page :
A mon épouse chérie, Stephania. Quand tu liras ceci, j'aurai été exécuté. Peut-être considéreras-tu que je l'ai mérité, après la façon dont je t'ai abandonnée. Peut-être ressentiras-tu un peu de la douleur que je ressens quand on t'aura forcé à faire trop de choses que tu ne voulais pas faire.
Thanos essayait de trouver les mots qui correspondaient à ce tout ce qu'il ressentait. Il avait peine à noter tout ça, ou à trouver du sens au maelstrom déroutant de sentiments qui tourbillonnait en lui :
Je … t'aimais vraiment et je suis venu à Delos pour essayer de te sauver. Je suis désolé de ne pas y être parvenu, même si je ne suis pas sûr que nous aurions pu nous remettre ensemble. Je … sais à quel point tu as été heureuse d'apprendre que nous allions avoir un enfant et j'ai moi aussi ressenti beaucoup de joie. Malgré cela, mon plus grand regret est que nous ne verrons jamais le fils ou la fille qui aurait pu naître.
Cette simple pensée le fit plus souffrir que tous les coups que les gardes lui avaient donnés. Il aurait dû revenir plus tôt pour libérer Stephania. Il n'aurait jamais dû l'abandonner.
“Je suis désolé”, murmura-t-il, conscient qu'il n'aurait pas assez de place pour écrire tout ce qu'il voulait dire. Il ne pouvait assurément pas dévoiler tous ses sentiments dans un message qu'il allait confier à une inconnue. Il espérait seulement que ce court message suffirait.
Il aurait pu en écrire beaucoup plus mais, finalement, il avait dit l'essentiel. Son chagrin que tout ait mal tourné. Le fait qu'il y ait eu de l'amour entre eux. Il espéra que cela suffirait.
Thanos attendit que la domestique repasse près de lui et l'arrêta en tendant le bras.
“Peux-tu apporter ce message à Lady Stephania ?” demanda-t-il.
La domestique secoua la tête. “Je suis désolée mais non.”
“Je sais que je te demande beaucoup”, dit Thanos. Il comprenait le risque qu'il demandait à la domestique de prendre. “Cela dit, si qui que ce soit peut le lui apporter pendant qu'elle est encore enfermée —”
“Ce n'est pas ça”, dit la domestique. “Lady Stephania n'est pas ici. Elle est partie.”
“Partie ?” répéta Thanos. “Quand ?”
La domestique écarta les mains. “Je ne sais pas. J'ai entendu une de ses servantes en parler. Elle est partie en ville et elle n'est pas revenue.”
S'était-elle échappée ? Avait-elle réussi à quitter le château sans son aide ? Sa servante avait dit que c'était impossible, mais est-ce que Stephania avait quand même trouvé un moyen ? Il pouvait espérer que ce soit possible, n'est-ce pas ?
Thanos y pensait encore quand il se rendit compte que toute activité avait pris fin autour de la potence. Quand il regarda, il n'eut aucun mal à comprendre pourquoi. Le travail était fini. Des gardes attendaient à côté, en admiration visible devant leur construction. Un nœud coulant pendait, sombre sur fond de ciel. Une roue et un brasier se trouvaient à côté. Au dessus de tout le reste trônait une grande roue équipée de chaînes. Un énorme marteau gisait par terre à côté.
A présent, Thanos voyait les gens se rassembler. Les gardes étaient disposés en cercle autour des bords de la cour. On aurait dit qu'ils étaient là aussi bien pour empêcher d'autres personnes de se mêler de leurs affaires que pour voir Thanos mourir de leurs propres yeux.
Au-dessus, Thanos voyait des domestiques et des nobles contempler la scène depuis leurs fenêtres. Certains semblaient ressentir de la pitié, d'autres étaient impassibles et d'autres franchement haineux. Thanos en vit même quelques-uns contempler la scène perchés sur les toits parce qu'ils n'avaient aucun autre endroit d'où le faire. On aurait dit que, pour eux, c'était l'événement social de la saison, pas une exécution, et cette idée éveilla la colère en Thanos.
“Traître !”
“Assassin !”
Les huées descendirent des fenêtres et les insultes furent suivies par des fruits. Ce fut le plus dur à supporter. Thanos avait cru que ces gens le respectaient et sauraient qu'il n'aurait jamais pu faire ce dont on l'avait accusé, mais ils le raillaient comme s'il était le pire des criminels. Ils ne l'insultaient pas tous mais étaient quand même nombreux à le faire et Thanos se mit à se demander s'ils le détestaient vraiment à ce point ou s'ils voulaient juste montrer au nouveau roi et à sa mère de quel côté ils étaient.
Quand ils vinrent le chercher, le traîner hors de sa potence, il se débattit. Il donna des coups de poings et de pieds, les frappa et essaya de se libérer en se tortillant mais ce n'était jamais assez. Les gardes lui saisirent les bras, les lui tordirent dans le dos et les lui attachèrent. Alors, Thanos arrêta de se battre mais seulement parce qu'il voulait faire preuve d'un minimum de dignité en ce moment-là.
Ils l'emmenèrent pas à pas jusqu'à la potence qu'ils avaient construite. Sans y être forcé, Thanos monta sur le tabouret qu'ils avaient installé sous le nœud coulant. S'il avait de la chance, sa chute lui romprait peut-être les vertèbres et les frustrerait du reste de leur cruel amusement.
Quand ils lui passèrent le nœud coulant autour du cou, il se mit à penser à Ceres, à tout ce qui aurait pu être différent. Il avait voulu changer les choses. Il avait voulu améliorer les choses et vivre avec elle. Il aurait voulu …
Cependant, il n'avait plus le temps de vouloir quoi que ce soit. Il sentit les gardes écarter le tabouret d'un coup de pied et le nœud coulant se resserrer autour de son cou.
CHAPITRE SIX
Ceres se moquait que le château soit supposé être le dernier bastion impénétrable de l'Empire. Elle se moquait de ses murailles qui ressemblaient à des parois à pic ou de ses portes qui pouvaient résister à des armes de siège. Elle allait le détruire.
“En avant !” hurla-t-elle à ses partisans, qui déferlèrent à sa suite. Un autre général aurait peut-être dirigé ses soldats de l'arrière, choisi la prudence et laissé les autres prendre les risques. Ceres ne pouvait pas faire ça. Elle voulait démanteler elle-même ce qui restait du pouvoir de l'Empire et elle soupçonnait que c'était à moitié pour cela que tant de gens la suivaient.
A présent, ils étaient encore plus nombreux que dans le Stade. Le peuple de la cité était sorti dans les rues, la rébellion s'était à nouveau étendue comme des cendres brûlantes auxquelles on ajoute du bois. On voyait des gens vêtus comme des dockers, des bouchers, des palefreniers et des marchands. Maintenant, il y avait même quelques gardes qui avaient hâtivement arraché leurs couleurs impériales quand ils avaient vu la marée populaire qui approchait.
“Ils se seront préparés à nous accueillir”, dit un des seigneurs de guerre qui marchait à côté de Ceres alors qu'ils approchaient du château.
Ceres secoua la tête. “Ils nous verront venir mais cela ne veut pas dire qu'ils seront prêts.”
Personne ne pouvait