Canaille, Prisonnière, Princesse . Морган Райс

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Название Canaille, Prisonnière, Princesse
Автор произведения Морган Райс
Жанр Героическая фантастика
Серия De Couronnes et de Gloire
Издательство Героическая фантастика
Год выпуска 0
isbn 9781632918789



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      “Des arbalètes”, expliqua Thanos. “Des armes conçues pour endommager d'autres navires, mais si on les retournait contre les soldats qui sont près de la côte …”

      Au moins, Akila avait l'air de prendre les possibilités en considération. “Ça pourrait être intéressant”, admit-il. “Et nous pourrions mettre le feu à tous les navires que nous ne pourrions pas utiliser. Dans le pire des cas, Draco retirerait ses hommes pour essayer de récupérer ses navires. Cependant, en premier lieu, comment allons-nous nous accaparer ces navires, Prince Thanos ? Je sais que, là d'où tu viens, si un prince demande une chose, il l'obtient, mais ça m'étonnerait que ça s'applique à la flotte de Draco.”

      Thanos se força à sourire pour afficher une confiance qu'il n'avait pas. “C'est presque exactement ce que nous allons faire.”

      Une fois de plus, Thanos eut l'impression qu'Akila analysait la situation plus vite que ne le pouvaient ses hommes. Le chef rebelle sourit.

      “Tu es fou”, dit Akila. Thanos n'aurait su dire si c'était une insulte ou un compliment.

      “Il y a assez de morts sur les plages”, expliqua Thanos pour que les autres comprennent. “Nous allons prendre leurs armures et nous diriger vers les navires. Si j'y suis, nous passerons pour une compagnie de soldats qui rentre de la bataille pour venir chercher du ravitaillement.”

      “Qu'en pensez-vous, les gars ?” demanda Akila.

      Dans la lumière du feu qui vacillait à l'intérieur de la grotte, Thanos ne pouvait pas distinguer les hommes qui parlaient. Leurs questions semblaient plutôt émerger de l'obscurité et il ne voyait pas qui était d'accord avec lui, qui doutait de lui et qui voulait qu'il meure. Cela dit, ce n'était pas pire que la politique telle qu'il la connaissait au château. De plusieurs façons, c'était mieux car, ici, au moins, personne ne lui souriait tout en complotant pour l'assassiner.

      “Et les gardes sur les navires ?” demanda un des rebelles.

      “Il y en aura peu”, dit Thanos. “Et ils savent qui je suis.”

      “Et tous ceux qui vont mourir dans la cité pendant que nous faisons ça ?” cria un autre.

      “Ils sont déjà en train de mourir”, insista Thanos. “Au moins, comme ça, vous aurez les moyens de vous défendre. Si vous faites ça bien, nous aurons les moyens de sauver des centaines de gens, sinon des milliers.”

      Le silence se fit et la dernière question en émergea comme une flèche.

      “Comment pourrions-nous lui faire confiance, Akila ? Ce n'est pas seulement l'un d'eux, c'est un noble. Un prince.”

      Thanos tourna le dos dans la direction d'où venait la voix et montra son dos pour que tout le monde le voie. “Ils m'ont poignardé dans le dos. Ils m'ont laissé mourir. J'ai autant de raisons de les haïr que tous les hommes présents ici.”

      A ce moment, Thanos ne pensait pas qu'au Typhon. Il pensait à tout ce que sa famille avait fait au peuple de Delos et à tout ce qu'elle avait fait à Ceres. S'ils ne l'avaient pas obligé à aller à la Place de la Fontaine, il ne s'y serait jamais trouvé quand le frère de Ceres avait péri.

      “On peut rester ici”, dit Thanos, “ou on peut agir. Oui, ça sera dangereux. S'ils comprennent qui nous sommes, nous mourrons probablement. J'accepte de prendre le risque. Et vous ?” Quand personne ne répondit, Thanos leva la voix. “Et vous ?”

      Les hommes lui répondirent par une acclamation. Akila se rapprocha de lui et lui donna une claque sur l'épaule.

      “D'accord, Prince, on dirait qu'on va suivre ton plan. Si tu réussis, tu auras un ami pour la vie.” Il se mit à serrer l'épaule à Thanos jusqu'à ce que ce dernier sente la douleur lui traverser le dos. “Cela dit, si tu nous trahis, si tu fais tuer mes hommes, je jure que tu n'échapperas jamais à ma vengeance.”

      CHAPITRE HUIT

      Il y avait des parties de Delos où, normalement, Berin n'allait jamais. C'étaient des parties de la ville qui empestaient la sueur et le désespoir, où les gens faisaient tout leur possible pour survivre. Il repoussa d'un geste de la main ce que des gens lui proposaient dans le noir, regarda durement les citoyens de ce lieu pour qu'ils restent à distance.

      S'ils avaient su qu'il portait de l'or, Berin savait qu'il se serait fait trancher la gorge et que le contenu de la bourse qu'il portait sous la tunique aurait été réparti entre plusieurs voleurs et dépensé dans les tavernes et les cercles de jeu locaux avant la fin de la journée. C'était ce type d'endroit qu'il recherchait maintenant parce que c'était le seul où trouver des soldats en permission. En tant que forgeron, Berin connaissait les hommes de guerre et savait où ils se rendaient.

      Il avait de l'or parce qu'il avait rendu visite à un marchand en lui emmenant deux poignards qu'il avait forgés pour les montrer à des employeurs potentiels. C'étaient de belles armes, dignes d'être portées à la ceinture de tous les nobles. Décorées d'un filigrane en or, elles avaient des scènes de chasse gravées sur la lame. C'étaient les derniers objets de valeur qui lui restaient au monde. Il avait fait la queue devant le bureau du marchand avec une dizaine d'autres personnes et n'avait pas obtenu la moitié de leur valeur réelle.

      Pour Berin, cela n'avait pas d'importance. Tout ce qui comptait, c'était retrouver ses enfants et, pour ça, il fallait de l'or, de l'or qu'il pourrait utiliser pour acheter de la bière aux personnes adéquates, de l'or qu'il pourrait mettre dans les bonnes mains.

      Il passait d'une taverne de Delos à l'autre et cela prenait du temps. Il ne pouvait pas se contenter d'aller poser les questions qu'il voulait poser. Il fallait qu'il soit prudent. Heureusement, il avait quelques amis dans la cité et quelques autres dans l'armée de l'Empire. Ses épées avaient sauvé la vie à de nombreux hommes au cours des années.

      Il trouva l'homme qu'il cherchait à moitié ivre au milieu de l'après-midi. Assis dans une taverne, il puait tellement fort qu'il faisait le vide tout autour de lui. Berin se dit que c'était seulement l'uniforme de l'armée de l'Empire qui empêchait les propriétaires de le jeter dans la rue face contre terre. De plus, Jacare était tellement gros qu'il aurait fallu la moitié des clients de l'auberge pour le soulever.

      Berin vit le gros homme lever les yeux quand il approcha. “Berin ? Mon vieil ami ! Viens boire un coup avec moi ! Il faudra que tu payes, cela dit. Ces temps-ci, je suis un peu …”

      “Gros ? Ivre ?” devina Berin. Il savait que Jacare ne lui en voudrait pas d'être franc. Ce soldat semblait faire tout son possible pour être le pire exemple de l'Armée Impériale. Il semblait même y trouver une sorte de fierté perverse.

      “… dans le besoin”, termina Jacare.

      “Je peux peut-être t'aider”, dit Berin. Il commanda à boire mais n'y toucha pas. Il fallait qu'il garde la tête claire pour retrouver Ceres et Sartes. Au lieu de boire, il attendit que Jacare descende ses bières avec un bruit qui rappela à Berin celui d'un âne qui buvait dans un abreuvoir.

      “Alors, qu'est-ce qui me vaut l'honneur de la présence d'un homme comme toi ?” demanda Jacare au bout d'un moment.

      “Je recherche des informations”, dit Berin. “Le type d'informations qu'un homme dans ta situation a peut-être entendues.”

      “Ah, d'accord. Des informations. Ça donne soif, les informations. Et ça peut coûter cher.”

      “Je recherche mon fils et ma fille”, expliqua Berin qui savait que, auprès de quelqu'un d'autre, cet aveu aurait pu lui gagner quelque sympathie mais que, auprès d'un homme de ce style, l'effet serait limité.

      “Ton fils ? Nesos, pas vrai ?”

      Berin se pencha au travers de la table et saisit Jacare au-dessus du poignet pour l'empêcher d'entamer une autre boisson. Il ne lui restait pas grand chose de la force qu'il avait acquise en maniant des marteaux de forge, mais il en restait quand même assez