L’ombre du mal . Блейк Пирс

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Название L’ombre du mal
Автор произведения Блейк Пирс
Жанр Современные детективы
Серия Une Enquête de Keri Locke
Издательство Современные детективы
Год выпуска 0
isbn 9781640291607



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urgent en ce moment, donc je leur ai dit que vous passeriez chez eux pour recueillir leur déposition. Il se peut que la fille revienne d’ici là, mais ça ne peut pas faire de mal. Et comme ça, s’il y a un problème, on est couverts.

      — Ça m’a l’air bien, dit Keri en se levant pour partir, la bouche pleine d’une dernière bouchée de salade.

      — Évidemment que ça t’a l’air bien, grogna Ray en notant l’adresse que lui dictait Hillman. Encore une folle équipée dans laquelle tu peux m’embarquer.

      — On sait tous que tu adores ça, dit Keri en sortant avant lui.

      — Est-ce que vous pourriez vous montrer un peu plus professionnels quand vous serez chez les Caldwell ? cria Hillman derrière eux. J’aimerais au moins qu’ils aient l’impression qu’on les prend au sérieux ! »

      Keri jeta l’emballage de sa salade dans une poubelle et se dirigea vers le parking. Ray dut presser le pas pour tenir son rythme. Alors qu’ils atteignaient la sortie, il se pencha vers elle et murmura : « Ne t’imagine pas que je vais laisser tomber, pour ton petit secret. Tu peux me raconter maintenant ou plus tard. Mais je sais qu’il y a quelque chose. »

      Keri s’efforça de ne pas montrer sa réaction. En effet, il y avait quelque chose. Et elle comptait le mettre au courant dès que ce serait sûr. Mais il fallait qu’elle trouve un endroit plus sûr pour raconter à son binôme, meilleur ami, et petit copain potentiel qu’elle était sur le point de finalement attraper le ravisseur de sa fille.

      CHAPITRE 2

      Lorsqu’ils arrivèrent au niveau de la maison des Caldwell, Keri sentit ses entrailles se nouer. Elle avait maintes fois rencontré les familles d’enfants victimes d’un éventuel enlèvement. Cela lui rappelait toujours le moment où elle avait vu sa propre fille, âgée d’à peine huit ans, être emportée à travers la pelouse étincelante d’un parc, par un homme malveillant coiffé d’une casquette qui cachait son visage.

      À présent, elle sentait la même angoisse monter dans sa gorge que lorsqu’elle avait poursuivi le kidnappeur à travers le parking, et lorsqu’elle l’avait vu jeter Evie dans son fourgon blanc comme s’il s’agissait d’une poupée de son. Elle ressentait de nouveau l’horreur qu’elle avait éprouvée quand un adolescent avait tenté d’arrêter le ravisseur et que ce dernier l’avait poignardé à mort.

      Keri fit une grimace en repensant à la douleur des graviers qui s’incrustaient dans la plante de ses pieds alors qu’elle courait dans le parking, tentant de rattraper le fourgon qui était en train de s’éloigner. Elle se remémora le sentiment d’impuissance qui l’avait envahie quand elle avait constaté que le fourgon ne portait pas de plaques d’immatriculation, et réalisé qu’elle n’avait presque aucune description à offrir à la police.

      Ray savait bien à quel point ces moments affectaient Keri, et il resta assis silencieusement dans le siège conducteur tandis que ces émotions successives la traversaient et qu’elle se préparait à la suite.

      « Ça va ? demanda-t-il en voyant son corps finir par se détendre un peu.

      — Presque », fit-elle en ouvrant le pare-soleil au-dessus d’elle pour vérifier dans le miroir qu’elle n’était pas trop décomposée.

      La personne qui lui rendit son regard, dans le miroir, avait l’air en bien meilleure santé que n’était Keri à peine quelques mois plus tôt. Les cernes noirs sous ses yeux bruns avaient disparu, et ses yeux n’étaient plus injectés de sang. Sa peau était moins cireuse. Ses cheveux, blond foncé, étaient toujours tirés en une simple queue-de-cheval, mais ils n’étaient plus gras ni sales.

      Son trente-sixième anniversaire approchait, mais elle avait meilleure mine que ces cinq dernières années, depuis l’enlèvement d’Evie. Elle se demandait si c’était grâce à l’espoir qu’elle nourrissait depuis que le Collectionneur, quelques semaines plus tôt, lui avait dit qu’il la recontacterait.

      Ou bien c’était la perspective d’une histoire d’amour avec Ray. Ou encore le fait de quitter, récemment, la péniche miteuse où elle habitait depuis plusieurs années, pour déménager dans un appartement normal. Enfin, ça pouvait être en lien avec la diminution de sa consommation de scotch single malt.

      Quoi qu’il en soit, elle remarquait que davantage d’hommes se retournaient sur elle, ces jours-ci. Ça ne la dérangeait pas, entre autres parce que pour la première fois depuis longtemps, elle avait l’impression de contrôler sa vie, qui avait si souvent échappé à son contrôle.

      Elle rabattit le pare-soleil et se tourna vers Ray : « Prête. »

      En se dirigeant vers la porte d’entrée, Keri examina le quartier. C’était la partie nord de Westchester, bordant l’autoroute 405 et située au sud du Howard Hughes Center, un immense complexe commercial et de bureaux qui dominait le quartier de sa silhouette imposante.

      Westchester avait une réputation de quartier ouvrier, et la plupart des maisons étaient modestes et d’un seul étage. Mais même celles-ci avaient connu l’explosion des prix immobiliers des six dernières années, et en conséquence, les riverains étaient un mélange d’anciens du quartier et de jeunes familles d’actifs qui ne voulaient pas habiter dans un lotissement sans âme, mais plutôt dans un endroit de caractère. Keri soupçonnait que les Caldwell faisaient partie de cette dernière catégorie.

      La porte s’ouvrit avant même qu’ils eurent atteint le seuil, et un couple, manifestement inquiet, s’avança au-dehors. Keri fut surprise par leur âge ; la femme, petite, latino-américaine, avec une pragmatique coupe à la garçonne, avait l’air d’avoir la cinquantaine. Elle portait un costume joli mais élimé, et des chaussures vieilles mais en parfait état.

      Le mari devait faire au moins quinze centimètres de plus qu’elle. Il était blanc, son crâne en train de se dégarnir encore parsemé de touffes de cheveux gris-blond, et une paire de lunettes autour du cou. Il était au moins aussi âgé que sa femme, et approchait sans doute même de la soixantaine. Il était vêtu de façon plus décontractée qu’elle, dans un pantalon confortable et une chemise en tartan bien propre, au col boutonné. Ses mocassins marron étaient éculés et un des lacets défait.

      « Vous êtes les agents de police ? demanda la femme en tendant la main sans attendre la réponse.

      — Oui, madame, répondit Keri, prenant les devants. Je suis l’agent Keri Locke de la police de Los Angeles, division Pacifique, service des personnes disparues. Voici mon binôme, l’agent Raymond Sands.

      — Enchanté », dit Ray.

      La femme leur fit signe d’entrer tout en leur disant : « Merci d’être venus. Je m’appelle Mariela Caldwell. Voici mon mari, Edward. »

      Edward hocha la tête mais ne dit rien. Keri sentait que le couple ne savait pas par où commencer, donc elle prit les choses en main.

      « Si on s’asseyait dans la cuisine pour que vous nous racontiez ce qui vous préoccupe ?

      — Oui, bien sûr », dit Mariela avant de les guider le long d’un couloir étroit, orné de photos d’une brune au sourire chaleureux.

      Il y avait au moins une vingtaine de photos, immortalisant chaque étape de la vie de l’adolescente, de sa naissance à aujourd’hui. Ils atteignirent un petit coin cuisine bien ordonné.

      « Je peux vous offrir quelque chose à boire ? Du café, un en-cas ?

      — Non merci, madame », dit Ray en se plaquant contre le mur pour faire le tour de la table et s’asseoir. « Asseyons-nous tous et réunissons toutes les informations possible, aussi vite que possible. Pourquoi ne pas commencer par nous dire pourquoi vous êtes si inquiets ? D’après ce que j’ai compris, Sarah ne donne plus de nouvelles que depuis quelques heures.

      — Presque cinq heures, maintenant », dit Edward en parlant pour la première