Raison de Craindre . Блейк Пирс

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Название Raison de Craindre
Автор произведения Блейк Пирс
Жанр Современные детективы
Серия Un Polar Avery Black
Издательство Современные детективы
Год выпуска 0
isbn 9781640291386



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En ce qui concernait Avery, cela signifiait qu'elle était prête à commencer à faire quelque chose de sa vie, mais qu'elle n'était pas tout à fait prête à abandonner les choses familières – ce qui pouvait inclure une relation tendue mais réparable avec sa mère.

      « Appelle-moi plus tard pour savoir comment ça s'est passé », dit Avery.

      « Je le ferai. Merci encore, maman. C'était étonnamment amusant. Il faudra qu'on le refasse un de ces jours. »

      Avery acquiesça en regardant sa fille partir. Elle avala la dernière gorgée de son café et se leva, rassemblant les quatre sacs près de sa chaise. Après les avoir regroupés sur son épaule, elle quitta le café et se dirigea vers sa voiture.

      Quand son téléphone sonna, ce fut toute une épreuve pour répondre tout en portant les sacs. Elle se sentait stupide avec eux, en fait. Elle n'avait jamais été une de ces femmes qui aimait faire du shopping. Mais cela avait été un excellent exercice de réconciliation avec Rose, et c'était ce qui importait.

      Après avoir changé tous les sacs d'épaule, elle put enfin atteindre le téléphone portable dans la poche intérieure de son manteau.

      « Avery Black », dit-elle.

      « Black », dit la voix toujours bourrue et rapide du responsable de la Criminelle au A1 Dylan Connelly. « Où es-tu actuellement ? »

      « Le Leather District », dit-elle. « Qu’y a-t-il ? »

      « J'ai besoin de toi à la rivière Charles, juste à l'extérieur de la ville, près de Watertown, aussi vite que possible. »

      Elle entendit le ton de sa voix, l'urgence, et son cœur palpita.

      « Qu'est-ce qu'il y a ? », dit-elle, presque effrayée de demander.

      Il y eut une longue pause, suivie d'un lourd soupir.

      « Nous avons trouvé un corps sous la glace », dit-il. « Et il va falloir que tu vois celui-ci pour y croire. »

      CHAPITRE DEUX

      Avery arriva sur les lieux exactement vingt-sept minutes plus tard. Watertown, dans le Massachusetts, à environ trente-deux kilomètres en dehors des limites de la ville de Boston, n'était qu'une des nombreuses villes qui partageaient la rivière Charles avec Boston. Le Barrage de Watertown se tenait en amont du Pont Watertown. La zone autour du barrage était principalement rurale, tout comme la scène du crime sur laquelle elle se trouvait actuellement. Elle estima que le barrage était encore à vingt-quatre kilomètres, tandis que la ville de Watertown était encore à six kilomètres de route.

      Quand elle descendit jusqu'à la rivière, Avery se baissa pour passer sous un long ruban. La scène du crime était assez grande, la bande jaune délimitait un énorme rectangle depuis deux arbres le long de la rive jusqu'à deux barres d'acier que la police avait planté dans la solide glace de la rivière. Connelly était debout sur la rive et parlait avec deux autres agents. Sur la glace, une équipe de trois personnes était penchée sur la glace et l'observait.

      Elle dépassa Connelly et lui fit geste. Il regarda sa montre, lui adressa un regard impressionné et agita la main.

      « La Scientifique peut te mettre au courant », dit-il.

      Cela lui convenait. Alors qu'elle appréciait de plus en plus Connelly à chaque affaire, c'était encore mieux par petites quantités. Avery s'avança sur la glace, en se demandant si ses quelques fois sur une patinoire pendant ses années de préadolescence pourraient bien lui servir. Apparemment, toutefois, ses aptitudes avaient depuis longtemps disparues. Elle marchait lentement, faisant attention à ne pas glisser. Elle détestait se sentir vulnérable et pas complètement maître de la situation, mais cette satanée glace était tellement glissante.

      « C'est bon », dit un des membres de la Scientifique, en remarquant qu'elle venait vers eux. « Hatch est tombé sur les fesses à trois reprises en venant par ici. »

      « Ferme-la », dit un autre membre de l'équipe, vraisemblablement Hatch.

      Avery parvint finalement à l'endroit où ceux de la Scientifique étaient rassemblés. Ils étaient penchés en avant, et regardaient une portion de la glace proprement sectionnée. En dessous, elle vit le corps d'une femme nue. Elle paraissait avoir une vingtaine d'années. Hormis la peau pâle et partiellement gelée, elle avait l'air plutôt ravissante. Superbe, en fait.

      La Scientifique avait réussi à accrocher le corps sous les bras avec des perches en plastique. Chacune présentait une extrémité en forme de U, recouverte de ce qui ressemblait à une sorte de coton. À droite de la glace coupée, une simple couverture isolante attendait le corps.

      « Et elle a été retrouvée comme ça ? » demanda Avery.

      « Ouais », dit l'homme dont elle supposa qu'il s'appelait Hatch. « Par des enfants, rien de moins. La mère a appelé la police locale. Une heure et quinze minutes plus tard, nous voilà. »

      « Vous êtes Avery Black, n'est-ce pas ? », demanda le troisième.

      « En effet. »

      « Il faut que vous vérifiez les choses avant que nous l'emportions? »

      « Oui, si ça ne vous dérange pas. »

      Tous trois reculèrent un peu. Hatch et celui qui l'avait interpelé pour être tombé sur les fesses s'accrochèrent aux perches en plastique. Avery se pencha plus près ; les orteils de ses chaussures étaient à moins de quinze centimètres de la glace brisée et de l'eau libre.

      La glace sectionnée lui permit de voir la femme depuis le front jusqu'à ses genoux. Elle ressemblait presque à une figure de cire. Avery savait que les températures extrêmes pouvaient avoir quelque chose à voir avec cela, mais il y avait autre chose dans son absence d'imperfections. Elle était incroyablement – peut-être juste un peu plus de quarante-cinq kilos. Son visage rougi prenait une teinte bleue, mais à part cela, il n'y avait pas d'atteintes – ni éraflures, ni coupures, ni bleus ni même des boutons.

      Avery remarqua également que, outre ses cheveux blonds mouillés et partiellement gelés, il n'y avait pas un seul poil sur son corps. Ses jambes étaient parfaitement rasées, tout comme sa région pubienne. Elle ressemblait à une poupée à taille réelle.

      Avec un dernier regard sur le corps, Avery recula. « C'est bon », dit-elle à l'équipe de la Scientifique.

      Ils s'avancèrent et comptèrent jusqu'à trois, extrayant lentement le corps de l'eau. Quand ils la sortirent, ils l'inclinèrent de telle sorte qu'elle atterrit surtout sur la couverture isolante. Avery nota qu'il y avait aussi une civière sous la couverture.

      Avec le corps complètement hors de l'eau, elle remarqua deux autres choses qui la frappèrent, car étranges. Tout d'abord, la femme ne portait pas un seul bijou. Elle s'agenouilla et vit que ses oreilles étaient percées, mais il n'y avait pas de boucles d'oreilles. Elle tourna ensuite son attention sur la seconde bizarrerie : les ongles des mains et des pieds de la femme étaient soigneusement coupés – au point de paraître avoir été manucurés récemment.

      C'était étrange, mais ce fut ce qui tira le plus les sonnettes d'alarme dans son esprit. Avec la chair glaciale qui devenait bleue sous ces ongles, il y avait quelque chose d'irréel. C'est presque comme si elle avait été lustrée, pensa-t-elle.

      « C'est bon ici ? », lui demanda Hatch.

      Elle acquiesça.

      Pendant que tous trois recouvraient le corps et progressaient avec difficulté et précaution vers la rive avec le brancard, Avery resta près de la portion de glace coupée. Elle regarda dans l'eau, en réfléchissant. Elle plongea la main dans sa poche, à la recherche d'un petit détritus, mais tout ce qu'elle put trouver était un élastique qui s'était cassé net plus tôt dans la journée.

      « Black ? », demanda Connelly depuis la rive. « Qu'est-ce que tu fais ? »

      Elle