Название | Avant Qu’il Ne Chasse |
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Автор произведения | Блейк Пирс |
Жанр | Современные детективы |
Серия | Un mystère Mackenzie White |
Издательство | Современные детективы |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9781640293700 |
Mais elle hocha la tête. Elle n’allait pas lui faire un drame maintenant. Ni plus tard d’ailleurs, si elle pouvait l’éviter. De plus… pourquoi serait-elle fâchée sur lui alors qu’il parvenait à séparer leur vie professionnelle de leur relation amoureuse ? Et ce n’était pas vraiment son cas pour l’instant.
« C’est logique, » dit-elle. « Peut-être que tu peux commencer à sonder les rues et à parler avec les autres vagabonds. »
« C’est exactement ce à quoi je pensais. Mais écoute, Mac…. Si tu veux que je vienne… »
« Non, » dit-elle. « Ça va aller. Tu as raison. Faisons à ta manière. »
Elle détestait le fait que sa déception soit aussi visible. Elle savait qu’il n’avait aucun doute concernant ses instincts et elle savait également que son approche à lui serait beaucoup plus utile à l’enquête. Mais elle retournait dans sa ville natale pour faire face à des démons qu’elle n’avait fait qu’ignorer et qu’elle n’avait jamais réussi à laisser derrière elle. C’était la première occasion véritable qu’il avait de lui montrer le type d’homme qu’il pouvait être pour elle.
Mais il faisait le choix d’être un bon agent plutôt qu’un bon petit ami.
Elle comprenait très bien et elle n’en tomba que plus amoureuse de lui.
« Je ne suis pas stupide, Mac, » dit-il. « Tu es fâchée. Je peux t’accompagner. Ce n’est pas grave. »
« Je ne suis pas fâchée… pas sur toi. Je déteste juste la manière dont cette enquête me fait sentir comme deux personnes différentes. Mais tu as raison. Il faut que tu restes ici. »
Elle lui donna un petit baiser au coin des lèvres et se dirigea vers la porte.
« Tu pars tout de suite ? »
« C’est mieux que de prolonger et d’être encore plus contrariée, tu ne trouves pas ? Je t’appelle dès que j’ai trouvé une chambre. »
« Tu es sûre que c’est ce que tu veux ? » demanda-t-il.
Je ne sais pas ce que je veux, pensa-t-elle. Et c’est ça, le problème. Au lieu de ça, elle se contenta de répondre : « Oui. C’est ce qu’il y a de mieux à faire. Je t’appelle vers minuit. »
Sur ces mots, elle quitta la salle de conférence. Elle dut se forcer pour ne pas retourner en arrière et lui expliquer qu’elle n’avait aucune idée pourquoi sa proposition de se séparer la dérangeait autant. Mais au lieu de ça, elle continua. Elle garda les yeux baissés, ne souhaitant parler à personne, tout en se dirigeant vers la réception pour y demander une voiture.
CHAPITRE CINQ
Avec le recul, Mackenzie pensa finalement qu’elle aurait mieux fait de passer la nuit à Omaha et de faire la route jusqu’au comté de Morrill durant la journée. Traverser la petite ville de Belton à minuit cinq était plus que sinistre. Il n’y avait pratiquement aucune voiture sur la route et les seules lumières visibles étaient les réverbères le long de Main Street et quelques enseignes lumineuses aux vitrines de bars ainsi qu’au seul endroit qu’elle cherchait actuellement à atteindre, l’unique motel de la ville.
La population de Belton s’élevait à un peu plus de deux mille habitants. Il s’agissait surtout de fermiers et d’ouvriers travaillant à l’usine de textile. Les petits commerces étaient la seule activité du centre-ville car aucune entreprise de plus grande taille ne voulait tenter sa chance dans cette partie du Nebraska. Quand elle était enfant, un McDonald’s, un Arby’s et un Wendy’s avaient essayé de venir s’installer dans Main Street mais chacun d’entre eux avait fini par fermer dans les trois années qui avaient suivi leur ouverture.
Elle prit une chambre au motel après avoir été reluquée de manière peu subtile par le vieux préposé à la réception. Fatiguée par cette journée interminable, elle défit son sac et appela Ellington avant d’éteindre les lumières. Toujours fidèle au poste, il décrocha à la deuxième sonnerie. À sa voix, elle sentit qu’il était aussi fatigué qu’elle.
« Je suis arrivée, » dit-elle, sans prendre la peine de dire bonjour.
« Tant mieux, » répondit Ellington. « Comment tu te sens ? »
« C’est sinistre ici. Un endroit un peu glauque une fois la nuit tombée, j’imagine. »
« Tu penses toujours que c’était la meilleure manière de faire ? »
« Oui. Et toi ? »
« Je ne sais pas. J’ai eu un peu de temps pour y réfléchir. Peut-être que j’aurais dû t’accompagner. C’est plus qu’une simple enquête pour toi. Tu essaies également de mettre une partie de ton passé derrière toi. Et si je t’aime, ce qui est le cas, je devrais être là pour ça. »
« Mais c’est d’abord une enquête, » dit-elle. « Et tu dois d’abord agir en tant que bon agent. »
« Oui. C’est ce que je vais me répéter pour me convaincre. Tu as l’air fatiguée, Mac. Repose-toi. Enfin, si tu parviens encore à dormir seule. »
Elle sourit. Ça faisait presque trois mois maintenant qu’ils partageaient le même lit de manière régulière. « Parle pour toi, » dit-elle. « Je viens juste de me faire reluquer par un préposé à la réception particulièrement âgé. »
« N’oublie pas de te protéger, » dit Ellington, en ricanant. « Bonne nuit. »
Mackenzie raccrocha et se déshabilla. Elle dormit sur le couvre-lit, refusant de prendre des risques en se glissant dans les draps d’un motel à Belton. Elle pensait qu’elle aurait du mal à s’endormir, mais avant que la solitude et le silence de la ville à travers la vitre n’ait eu le temps de la détendre, le sommeil la rattrapa et l’envahit.
***
Son horloge interne la réveilla à 5h45 mais elle décida de l’ignorer et referma les yeux. Elle n’avait pas vraiment un horaire à respecter et de plus, elle ne se rappelait pas de quand datait la dernière fois où elle s’était accordé un réveil plus tardif. Elle parvint à se rendormir et quand elle se réveilla à nouveau, il était 7h28. Elle sortit du lit, se doucha et s’habilla. Elle passa la porte de sa chambre vers huit heures du matin et se mit instantanément à la recherche d’un café.
Elle prit son café accompagné d’un pain saucisse dans un petit snack-bar qui avait toujours fait partie du décor de cette ville, d’aussi loin qu’elle se rappelle. Elle y venait avec ses amis du lycée pour y boire des milkshakes jusqu’à l’heure de la fermeture, à vingt et une heures tous les soirs de la semaine. Maintenant l’endroit lui paraissait plutôt un trou à rats graisseux, une tache sur ses souvenirs d’adolescente.
Mais le café était bon et fort, le carburant parfait pour la motiver à descendre la Route 6 vers un lopin de terre où elle avait vécu une partie de son enfance. Alors qu’elle s’en approchait, elle se rendit compte qu’elle pouvait clairement se rappeler sa dernière visite. Elle était venue avec Kirk Peterson, le détective privé aujourd’hui un peu perturbé, qui était tombé sur l’affaire de son père lorsque Jimmy Scotts avait été assassiné.
Alors quand elle aperçut la maison au détour de l’allée, elle ne fut pas vraiment surprise par ce qu’elle vit. Le toit détérioré menaçait de s’effondrer entièrement sur le mur arrière. Les mauvaises herbes avaient envahi tout l’endroit et le porche avait l’air tout droit sorti d’un film d’horreur.
La maison des voisins était également abandonnée. Ça semblait tout à fait approprié qu’il n’y ait que des forêts des deux côtés des maisons. Peut-être qu’un jour, la forêt s’y insinuerait