Piege Mortel . Блейк Пирс

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Название Piege Mortel
Автор произведения Блейк Пирс
Жанр Современные детективы
Серия Les Enquêtes de Riley Page
Издательство Современные детективы
Год выпуска 0
isbn 9781640296947



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lui posaient des questions auxquelles il ne pouvait pas répondre. Il n’y avait pas grand-chose que les médias appréciaient d’avantage que les crimes sensationnels dans des paysages bucoliques et éloignés. Le fait que la victime était la femme d’un maire rendait certainement l’histoire d’autant plus irrésistible pour eux.

      Il conduisait la fenêtre ouverte, profitant de l’air frais de la campagne. Messenger lui avait annoté une carte, et Jake appréciait la ballade tranquille sur les routes de campagne. L’homme qu’il allait interroger n’irait nulle part avant son arrivée.

      Bien sûr, le suspect de la prison de Hyland n’avait peut-être rien à voir avec les deux meurtres. Il était en détention au moment de la mort de la seconde victime.

      Non pas que cela prouve son innocence, pensa Jake.

      Il y avait toujours la possibilité qu’une équipe de deux tueurs ou plus soit au travail. Hope Nelson avait pu être la victime d’un imitateur, s’inspirant du meurtre d’Alice Gibson.

      Rien de tel ne surprendrait Jake. Il avait travaillé sur des affaires plus étranges au cours de sa longue carrière.

      Lorsque Jake arriva à Hyland, la première chose qu’il remarqua fut à quel point la ville paraissait petite et endormie ; beaucoup plus petite que Dighton, avec sa population d’environ mille habitants. Le panneau qu’il venait de passer indiquait que seulement 200 personnes vivaient ici.

      A peine plus grand qu’un lieu-dit, pensa Jake.

      Le poste de police n’était qu’une vitrine de plus dans la petite rue commerçante. Alors qu’il se garait le long du trottoir, Jake vit un homme obèse en uniforme adossé dans le chambranle de la porte, comme s’il n’avait rien d’autre à faire.

      Jake sortit de la voiture. Alors qu’il se dirigeait vers le poste de police, il remarqua que le gros flic fixait quelqu’un de l’autre côté de la rue. C’était un homme portant une veste médicale blanche, se tenant simplement là, les bras croisés. Jake eut l’étrange impression que ces deux-là se regardaient en silence depuis un bon moment.

      De quoi s’agit-il ? se demanda-t-il.

      Il s’approcha de l’homme en uniforme dans l’entrée et lui montra son insigne. L’homme se présenta comme étant le shérif David Tallhamer. Il mâchait une chique de tabac.

      — Entrez, dit-il à Jake d’un ton ennuyé, venez que je vous présente notre invité, Phil Cardin qu’il s’appelle.

      Alors que Tallhamer ouvrit le chemin vers l’intérieur, Jake jeta un coup d’œil en arrière et vit que l’homme à manteau blanc ne bougeait pas de sa place.

      Une fois dans le poste de police, Tallhamer présenta Jake à un adjoint qui était assis les pieds sur un bureau en train de lire un journal. L’adjoint fit un signe de tête à Jake et retourna à sa lecture.

      Le petit poste semblait saturé d’un étrange sentiment d’ennui. Si Jake ne l’avait pas déjà su, il n’aurait jamais deviné que ces deux flics blasés avaient eu affaire à un meurtre horrible.

      Tallhamer conduisit Jake à travers une porte à l’arrière du bureau qui menait à la prison. La prison n’était composée que de deux cellules se faisant face à travers un étroit couloir. Elles étaient toutes les deux occupées en ce moment.

      Dans une cellule, un homme vêtu d’un costume de ville était étendu sur son lit et ronflait bruyamment. En face, un homme à l’air renfrogné, vêtu d’un jean et d’un t-shirt, était assis sur sa couchette.

      Tallhamer sortit ses clés et ouvrit la cellule du prisonnier assis.

      — Tu as de la visite, Phil. Un authentique agent du FBI qu’il a dit.

      Jake entra dans la cellule tandis que Tallhamer se tenait juste à l’extérieur, gardant la porte de la cellule ouverte.

      Phil Cardin plissa les yeux sur Jake.

      — FBI, hein ? Peut-être que vous pourriez apprendre à l’adjoint Dawg comment faire son putain de boulot. Je n’ai tué personne, encore moins mon ex-femme. Si c’était le cas, je serais le premier à m’en vanter. Alors laissez-moi sortir d’ici.

      Est-ce que quelqu’un lui a parlé de l’autre meurtre ? se demanda Jake.

      Jake avait l’impression que Cardin ignorait tout à ce sujet. Il se dit qu’il valait mieux que les choses restent ainsi, du moins pour l’instant.

      — J’ai quelques questions, M. Cardin, dit Jake. Souhaitez-vous la présence d’un avocat ?

      Cardin gloussa et pointa du doigt l’homme endormi dans la cellule opposée.

      — Il est déjà présent, à sa manière, dit Cardin.

      Puis il cria en direction de l’homme...

      — Hé, Ozzie. Dessoûle un peu, tu veux ! J’ai besoin d’un avocat. Assure-toi que mes droits ne soient pas violés. Bien que je suppose qu’il soit un peu tard pour ça, espèce d’enfoiré d’ivrogne incompétent.

      L’homme au costume froissé se releva et se frotta les yeux.

      — Pourquoi tu cries comme ça, bon sang ? grommela-t-il. Tu ne vois pas que j’essaie de dormir un peu ? Bon Dieu, j’ai une putain de migraine.

      Jake en fut bouche bée. Le gros shérif se mit à rire de son évidente surprise.

      — Agent Crivaro, dit Tallhamer, j’aimerais vous présenter Oswald Hines, le seul avocat de la ville. De temps en temps, il est appelé à la défense publique. Comme par hasard, il a été arrêté il y a quelque temps pour ivresse et trouble à l’ordre public, alors il est ici, à portée de main. Non pas que ce soit un événement inhabituel.

      Oswald Hines toussa et grogna.

      — Ouais, je suppose que c’est vrai, dit-il. C’est un peu ma maison loin de chez moi, ou plutôt un second bureau, pourrait-on dire. Dans des moments comme maintenant, c’est un endroit pratique. Je détesterais avoir à marcher ailleurs, dans l’état ou je suis en ce moment.

      Hines prit une longue et lente respiration, fixant les autres d’un regard voilé.

      Puis il dit à Jake :

      — Écoutez, agent, quel que soit votre nom. En tant qu’avocat de la défense de cet homme, je dois insister pour que vous le laissiez tranquille. On lui pose trop de questions depuis une semaine. En fait, il est détenu sans raison.

      — En fait, ajouta-t-il en baillant, j’espérais qu’il serait déjà parti. Il vaudrait mieux qu’il ne soit plus ici la prochaine fois que je me réveille.

      L’avocat commença à s’allonger quand le shérif dit...

      — Reste avec nous, Ozzie. Tu as du travail à faire. Je vais te chercher une tasse de café. Tu veux que je te laisse sortir de ta cellule pour que tu puisses être plus proche de ton client ?

      — Non, je suis bien ici, dit Ozzie. Dépêche-toi avec ce café. Tu sais comment je le prends.

      En riant, le shérif Tallhamer dit :

      — C’est comment déjà ?

      — Dans une sorte de tasse, grogna Ozzie. Vas-y. Maintenant.

      Tallhamer retourna au bureau. Jake resta devant la cellule, à fixer le prisonnier un moment.

      — M. Cardin, dit finalement Jake, je crois savoir que vous n’avez pas d’alibi pour l’heure du meurtre de votre ex-femme.

      Cardin haussa les épaules.

      — Je ne sais pas où on est allé pécher cette idée. J’étais à la maison. Je me suis fait des surgelés, j’ai regardé la télé toute la soirée, puis j’ai dormi le reste de la nuit. Je n’étais pas près de l’endroit où c’est arrivé, où que ce soit.

      —