Le Serment des Frères . Морган Райс

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Название Le Serment des Frères
Автор произведения Морган Райс
Жанр Героическая фантастика
Серия L'anneau Du Sorcier
Издательство Героическая фантастика
Год выпуска 0
isbn 9781632916341



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en visant la tête. Darius souhaita à ce moment-là avoir une armure, un bouclier, une épée pour le parer – n’importe quoi. Mais il n’avait rien. Il s’était exposé à des attaques, et maintenant, il savait qu’il allait en payer le prix. Au moins mourrait-il en homme libre.

      Un fracas soudain résonna dans l’air, et Darius jeta un coup d’œil pour voir Raj debout à côté de lui, bloquant le coup avec sa propre épée. Darius jeta un regard et réalisa que Raj avait pris l’épée du soldat mort, s’était précipité et avait paré le coup pour lui au dernier moment.

      Un autre bruit métallique transperça les airs, et Darius regarda de l’autre côté pour voir Desmond bloquer un autre coup qui lui était destiné. Raj et Desmond se précipitèrent en avant, tailladant les assaillants, qui ne s’étaient pas attendus à une quelconque défense. Ils maniaient leurs épées comme des hommes possédés, dans le fracas de leurs armes rencontrant celles de leurs adversaires, les repoussant, puis chacun asséna un coup mortel avant que les soldats de l’Empire n’n’aient pu vraiment se défendre.

      Les deux soldats tombèrent raide mort.

      Darius ressentit un élan de reconnaissance envers ses frères, heureux de les avoir là, combattant à son côté. Il n’affrontait plus cette armée seul.

      Darius se baissa, se saisit de l’épée et du bouclier sur le corps du commandant décédé, puis rejoignit Desmond et Raj alors qu’ils se précipitaient en avant et attaquaient les six officiers restants de sa suite. Darius balança l’épée, et se délecta de son poids ; cela faisait tant plaisir de manier une véritable épée, un véritable bouclier. Il se sentait invincible.

      Darius fit une fente vers l’avant et bloqua un puissant coup d’épée avec son bouclier, et en même temps il glissa un coup dans la jointure de l’armure du soldat de l’Empire, le poignardant à l’omoplate ; le soldat grogna et tomba à genoux.

      Il se tourna et balança son bouclier, bloquant ainsi un coup latéral, puis pivota et utilisa le bouclier comme une arme, en frappant un autre soldat au visage et en l’assommant. Il se retourna avec son épée et entailla un autre assaillant en travers du ventre, le tuant juste avant que le soldat, mains levées au-dessus de la tête, ne puisse porter un coup sur la nuque de Darius.

      Raj et Desmond chargèrent vers l’avant, eux aussi, à ses côtés, rendant coup pour coup avec les autres soldats, le fracas des armes clair dans ses oreilles. Darius repensa à tous leurs entrainements avec des épées en bois, et il pouvait maintenant voir, au combat, les grands guerriers qu’ils étaient. Tandis qu’il frappait lui-même, il prit conscience de combien tous leurs entrainements l’avaient affûté. Il se demanda s’il aurait pu gagner sans ça. Et il était déterminé à gagner par lui-même, de ses propres mains, et de ne jamais, jamais employer la magie qui rodait quelque part en lui et qu’il ne comprenait pas complètement – ou voulait comprendre.

      Tout comme Darius, Desmond et Raj assommèrent le restant de la suite, tandis qu’ils se tenaient là seuls au milieu du champ de bataille, puis les centaines d’autres soldats de l’Empire, au loin, se rallièrent enfin. Se reprenant, ils poussèrent un grand cri de guerre et chargèrent vers eux.

      Darius les regarda, debout là, à bout de souffle, l’épée ensanglantée dans sa main, et il réalisa qu’il n’y avait nulle part où s’enfuir. Alors que les parfaits escadrons de soldats se mettaient en action, il prit conscience que c’était la mort qui s’avançait vers lui. Il maintint sa position, tout comme Desmond et Raj, essuya la sueur de son front et leur fit face. Il ne se démonterait pas, pour personne.

      Un autre cri de guerre s’éleva, cette fois-ci de derrière, Darius jeta un regard en arrière et fut heureusement surpris de voir tous les villageois charger, se rallier. Il repéra plusieurs de ses frères d’armes se précipiter en avant, récupérer des épées et des boucliers des soldats de l’Empire tombés au combat, se hâtant de rejoindre leurs rangs. Les villageois, Darius fut fier de le voir, couvraient le champ de bataille comme une vague, fouillant et s’équipant d’acier et d’armes ; rapidement, des dizaines d’entre eux furent équipés de véritables armes. Ceux qui n’avaient pas d’acier maniaient des armes de fortune taillées dans le bois, des dizaines de plus jeunes, des amis de Darius, avaient des lances courtes qu’ils avaient affûtées en pointe, et de petits arcs en bois avec des flèches à leurs côtés, espérant à l’évidence un affrontement tel que celui-là.

      Ils chargèrent tous ensemble, comme une seule et même personne, chacun se battant pour leurs vies tandis qu’ils se joignaient à Darius pour affronter l’armée de l’Empire.

      Au loin, une énorme bannière s’agita, une trompette sonna, et l’armée de l’Empire se mobilisa. Le cliquetis des armures emplit l’air tandis que des centaines de soldats de l’Empire s’avançaient à l’unisson, bien disciplinés, un mur d’hommes, épaule contre épaule, tenant parfaitement leurs rangs alors qu’ils marchaient vers la foule de villageois.

      Darius mena ses hommes pour la charge, tous intrépides à ses côtés, et alors qu’ils se rapprochaient des rangs de l’Empire, Darius cria :

      « LANCES ! »

      Les siens firent voler leurs courtes lances, qui s’élevèrent au-dessus de la tête de Darius, dans les airs, et trouvèrent leurs cibles de l’autre côté de l’espace découvert. Bien des lances de bois, pas assez aiguisées, frappèrent des armures et rebondirent sans faire de dégâts. Mais plus d’une trouva des failles dans l’armure et toucha son but, et une poignée de soldats de l’Empire poussa des cris, s’effondrant au loin.

      « FLÈCHES ! » s’écria Darius, toujours en train de charger, épée levée, comblant l’écart entre eux.

      Plusieurs villageois s’arrêtèrent, visèrent, et décochèrent une volée de flèches en bois aiguisées, des dizaines d’entre elles décrivirent un arc dans les airs, à travers l’espace dégagé, à la surprise de l’Empire, qui ne s’était à l’évidence pas attendu à un combat – encore moins à ce que les villageois aient des armes. Plusieurs rebondirent, inoffensives, sur les armures, mais assez touchèrent leur cible, frappant des soldats à la gorge ou à leurs articulations, en éliminant quelques-uns de plus.

      « PIERRES ! » hurla Darius.

      Plusieurs dizaines de villageois s’avancèrent et, utilisant leurs frondes, lancèrent leurs projectiles.

      Un barrage de petites pierres s’abattit à travers le ciel, et le bruit des cailloux heurtant les armures emplit les airs. Quelques soldats, frappés au visage par les pierres, s’effondrèrent, pendant que plusieurs autres s’arrêtaient, levaient leurs boucliers ou leurs mains pour arrêter l’attaque.

      Cela ralentit l’Empire et ajouta un élément d’incertitude parmi leurs rangs – mais cela ne les arrêta pas. Ils continuaient à marcher, ne brisant jamais leurs rangs, même avec les flèches, lances et pierres qui les assaillaient. Ils levèrent simplement leurs boucliers, trop arrogants pour esquiver, marchant avec leurs brillantes hallebardes d’acier droites dans les airs, leurs longues épées d’acier se balançant à leur ceinture, cliquetant dans la lumière matinale. Darius les regardait progresser, et il savait qu’il s’agissait d’une armée professionnelle qui s’avançait vers lui. Il savait que c’était une vague mortelle.

      Un grondement soudain s’éleva, Darius leva les yeux et vit trois grands zertas se détacher de la ligne de front et charger vers eux, un officier chevauchant chacun d’eux et brandissant de longues hallebardes. Les zertas chargèrent, l’air furieux, soulevant des vagues de poussière.

      Darius se tint prêt tandis qu’un d’eux se ruait sur lui ; le soldat ricana en soulevant sa hallebarde et la lança soudain droit sur lui. Darius fut pris par surprise par sa vitesse, et au dernier moment il plongea, se mettant de justesse hors de sa trajectoire.

      Mais le villageois derrière eux, un garçon qu’il connaissait depuis l’enfance, ne fut pas aussi chanceux. Il poussa un cri de douleur quand la hallebarde transperça son torse, du sang jaillissant de sa bouche tandis qu’il