Une Terre De Feu . Морган Райс

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Название Une Terre De Feu
Автор произведения Морган Райс
Жанр Героическая фантастика
Серия L'anneau Du Sorcier
Издательство Героическая фантастика
Год выпуска 0
isbn 9781632915771



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ne connaîtrait jamais.

      S’il vous plaît, Dieu, pria Gwen. Soyez avec lui. Prenez ma vie pour la sienne. Je ferais n’importe quoi. Gardez Guwayne en sécurité. Laissez-moi le prendre à nouveau dans mes bras. Je vous en supplie. S’il vous plaît.

      Gwendolyn ouvrit les yeux, espérant voir un signe, peut-être un arc-en-ciel – n’importe quoi.

      Mais l’horizon était vide. Il n’y avait rien d’autre que des nuages noirs, lugubres, comme si l’univers était furieux de ce qu’elle avait fait.

      Sanglotant, Gwen tourna le dos à l’océan, de ce qu’il restait de sa vie, et se mit à courir, chaque pas l’amenant plus près de sa dernière résistance, avec son peuple.

*

      Gwen se tenait sur les parapets supérieurs du fort de Tirus, entourée par des douzaines des siens, parmi lesquels ses frères Kendrick et Reece et Godfrey, ses cousins Matus et Stara, Steffen, Aberthol, Srog, Brandt, Atme, et toute la Légion. Ils faisaient tous face au ciel, silencieux et sombres, sachant ce qui les attendait.

      Pendant qu’ils écoutaient les rugissements distants qui faisaient trembler la terre, ils se tenaient là, impuissants, regardant Ralibar mener leur guerre pour eux, un seul dragon courageux combattant de son mieux, tenant à distance la horde de dragons ennemis. Le cœur de Gwen s’emballa tandis qu’elle regardait Ralibar se battre, si valeureux, si audacieux, un dragon contre des douzaines d’autres et pourtant sans peur. Ralibar crachait du feu sur eux, levait ses grandes serres et les entaillait, les saisissait avec force, et plongeait ses dents dans leurs gorges. Il était non seulement plus fort que les autres, mais plus rapide, aussi. Il était quelque chose à voir.

      Pendant que Gwen observait, son cœur fit un bond dans un dernier sursaut d’espoir ; une partie d’elle-même osa croire que peut-être Ralibar pourrait les vaincre. Elle vit ce dernier esquiver et descendre en piqué alors que trois dragons crachaient du feu vers sa tête, le manquant de peu. Ralibar se projeta ensuite vers l’avant et plongea ses grandes serres dans le poitrail d’un des dragons, et utilisa son élan pour le pousser vers l’océan.

      Plusieurs dragons crachèrent du feu sur Ralibar pendant qu’il plongeait, et Gwen regarda avec horreur Ralibar et l’autre dragon devenir une boule de feu, tombant vers l’océan. Le dragon résista, mais Ralibar employa tout son poids pour le mener dans les vagues – et rapidement ils plongèrent tous deux dans l’océan.

      Un grand sifflement s’éleva, en même temps que des nuages de vapeur, et l’eau éteignit le feu. Gwen observa avec impatience, espérant qu’il allait bien – et quelques instants plus tard, Ralibar refit surface, seul. L’autre dragon apparut aussi, mais il dansait sur l’eau, flottant dans les vagues, mort.

      Sans hésitation, Ralibar monta en flèche vers les douzaines d’autres dragons plongeant en piqué vers lui. Comme ils descendaient, leurs grandes gueules ouvertes, le visant, Ralibar passa à l’attaque : il tendit ses grandes serres, se pencha vers l’arrière, ouvrit les ailes, et en saisit deux, puis pivota et les entraina vers la mer.

      Ralibar les maintenait sous lui, mais pendant qu’il faisait cela, une douzaine de dragons bondirent sur son dos exposé. Le groupe tout entier chuta vers l’océan, emportant Ralibar avec eux. Ralibar, aussi vaillamment qu’il se battait, était tout bonnement dépassé, et il plongea dans les eaux, s’agitant dans tous les sens, maintenu par de douzaines de dragons, poussant des hurlements furieux.

      Gwen déglutit, son cœur se brisant à la vue de Ralibar se battant pour eux tous, tout seul là-bas ; elle souhaitait plus que tout pouvoir l’aider. Elle ratissa la surface de l’océan, attendant, espérant un signe quelconque de Ralibar, voulant qu’il refasse surface.

      Mais à sa son horreur, il ne le fit pas.

      Les autres dragons firent surface, et ils s’envolèrent tous, se regroupèrent, et jetèrent leur dévolu sur les Isles Boréales. Ils semblaient regarder droit vers Gwendolyn alors qu’ils laissaient échapper un grand rugissement et étendaient leurs ailes.

      Gwen sentit son cœur se briser. Son cher ami Ralibar, leur dernier espoir, leur dernière ligne de défense, était mort.

      Gwen se tourna vers ses hommes, qui se tenaient là, sous le choc. Ils savaient ce qui arrivait ensuite : une vague de destruction impossible à arrêter.

      Gwen se sentait lasse ; elle ouvrit la bouche, et les mots se bloquèrent dans sa gorge.

      « Sonnez les cloches », dit-elle finalement, la voix rauque. « Ordonnez à notre peuple de se mettre à l’abri. Quiconque en surface doit aller en dessous, maintenant. Dans les grottes, les caves – n’importe où mais pas ici. Donnez-leur l’ordre – maintenant ! »

      « Sonnez les cloches ! » s’écria Steffen, courant vers l’extrémité du fort, criant dans la cour. Rapidement, des cloches retentirent à travers la place. Des centaines de personnes, des survivants de l’Anneau, fuyaient, se précipitant pour s’abriter, se dirigeant vers les grottes à la périphérie de la ville ou se ruant vers des caves ou des abris en sous-sol, se préparant contre l’inévitable vague de feu qui arriverait.

      « Ma Reine », dit Srog, se tournant vers elle, « peut-être pouvons-nous trouver refuge dans ce fort. Après tout, il est fait de pierre. »

      Gwen secoua la tête, en connaissance de cause.

      « Tu ne comprends pas le courroux des dragons », dit-elle. « Rien en surface ne sera sûr. Rien. »

      « Mais ma dame, peut-être serons-nous plus en sécurité dans ce fort », pressa-t-il. « Il a tenu face au épreuves du temps. Ces murs de pierre sont épais de trente centimètres. Ne préfèreriez-vous pas être là plutôt que sous terre ? »

      Gwen secoua la tête. Il y eut un rugissement, elle regarda vers l’horizon et put voir les dragons approcher. Son cœur se brisa quand elle vit, au loin, les dragons déverser un mur de flammes sur sa flotte qui se trouvait dans le port sud. Elle regarda ses précieux navires, sa planche de salut pour quitter cette île, de magnifiques bateaux qui avaient nécessités des décennies de construction, étaient réduits à rien d’autre que du petit bois. Elle se sentit heureuse d’avoir anticipé cela, et d’avoir dissimulé quelques embarcations de l’autre côté de l’île. Si jamais ils survivaient pour les utiliser.

      « Il n’y a pas de temps pour discuter. Nous allons tous quitter cet endroit immédiatement. Suivez-moi. »

      Ils suivirent Gwen tandis qu’elle se hâtait loin des toits et dans les escaliers en spirales, les descendant aussi vite qu’elle le pouvait ; en chemin, Gwen tendit instinctivement le bras pour étreindre Guwayne – puis son cœur se brisa encore une fois quand elle réalisa qu’il était parti. Elle sentit une part d’elle-même lui manquer tandis qu’elle dévalait les marches, entendant les bruits de pas derrière elle, en sautant deux à la fois, tous se précipitant pour se mettre à l’abri. Gwen pouvait entendre les rugissements distants des dragons se rapprochant, faisant déjà trembler les lieux, et elle pria seulement pour que Guwayne soit en sécurité.

      Gwen sortit en trombes du château et courut à travers la cour avec les autres, tous se hâtant vers l’entrée des donjons, depuis longtemps vides de prisonniers. Plusieurs de ses soldats attendaient devant les portes d’acier, s’ouvrant sur des marches menant dans le sol, et avant qu’ils entrent, Gwen s’arrêta et se tourna vers son peuple.

      Elle vit plusieurs personnes courir encore dans la cour, hurlant de peur, hébétés, incertains d’où aller.

      « Venez ici ! » appela-t-elle. « Venez dans les sous-sol ! Vous tous ! »

      Gwen fit un pas de côté, s’assurant qu’ils se mettaient tous à l’abri d’abord, et un par un, les siens passèrent à côté d’elle, le long des marches de pierre dans les ténèbres.

      Les derniers à s’arrêter et à se tenir à côté d’elle furent ses frères, Kendrick et Reece et Godfrey, avec Steffen. Eux cinq se tournèrent et examinèrent le ciel ensemble, alors qu’un autre rugissement à