La Quête Des Héros . Морган Райс

Читать онлайн.
Название La Quête Des Héros
Автор произведения Морган Райс
Жанр Героическая фантастика
Серия L'anneau Du Sorcier
Издательство Героическая фантастика
Год выпуска 0
isbn 9781632912954



Скачать книгу

sa maison et devant un chaudron d'eau bouillante le siffla.

      “Ralentis, mon garçon !” hurla-t-elle quand il passa à toute vitesse en envoyant de la poussière dans son feu.

      Cependant, Thor n'avait aucune intention de ralentir, ni pour elle, ni pour qui que ce soit. Il tourna dans une rue transversale, puis dans une autre en suivant les méandres qu'il connaissait par cœur, jusqu'à ce qu'il arrive à la maison.

      C'était une petite demeure quelconque comme toutes les autres, avec ses murs d'argile blanc et son toit de chaume angulaire. Comme dans la plupart de ces maisons, son unique pièce était séparée en deux : son père dormait d'un côté et ses trois frères de l'autre; à la différence de la plupart de ces maisons, celle-ci avait un petit poulailler à l'arrière et c'était là que Thor était forcé de dormir. Il avait commencé par dormir avec ses frères mais, avec le temps, ils avaient grandi, étaient devenus plus méchants et plus exclusifs et avaient ostensiblement refusé de lui faire de la place. Thor avait été vexé, mais maintenant, il appréciait d'avoir son propre espace et préférait ne pas avoir à subir leur présence. Pour lui, cela ne faisait que confirmer qu'il était exilé dans sa propre famille, ce qu'il avait longtemps su.

      Thor courut vers la porte d'entrée et se rua à l'intérieur sans s'arrêter.

      “Père !” cria-t-il en haletant. “L'Argent ! Ils arrivent !”

      Son père et ses trois frères étaient courbés sur la table en train de déjeuner, déjà habillés dans leurs plus beaux vêtements. A ses mots, ils se levèrent d'un bond, passèrent à toute vitesse à côté de lui en lui heurtant les épaules, coururent hors de la maison et dans la rue.

      Thor les suivit dehors et ils se mirent tous à scruter l'horizon.

      “Je ne vois personne”, répondit Drake, l'aîné, de sa voix grave. Il avait les épaules les plus larges, les cheveux coupés courts comme ceux de ses frères, les yeux marron et de fines lèvres désapprobatrices. Il regarda Thor d'un air renfrogné, comme d'habitude.

      “Moi non plus”, répondit Dross, qui n'avait qu'un an de moins que Drake et le défendait toujours.

      “Ils arrivent !” répondit Thor en criant. “Je le jure !”

      Son père se tourna vers lui et l'attrapa sévèrement par les épaules.

      “Et comment pourrais-tu le savoir ?” demanda-t-il d'un ton autoritaire.

      “Je les ai vus.”

      “Comment ? D'où ?”

      Thor hésita; son père le tenait. Il savait bien sûr que le seul endroit d'où Thor avait pu les repérer était le sommet de ce tertre. Maintenant, Thor ne savait plus comment réagir.

      “Je … je suis monté au tertre —”

      “Avec le troupeau ? Tu sais qu'il ne faut pas qu'il aille aussi loin.”

      “Mais aujourd'hui, c'était différent. Il fallait que je voie.”

      Son père lui lança un regard mauvais.

      “Rentre tout de suite, va chercher les épées de tes frères et cire les fourreaux pour qu'ils aient l'air le plus beau possible avant que les hommes du Roi n'arrivent.”

      Son père, qui en avait fini avec lui, se retourna vers ses frères, qui se tenaient tous dans la rue et regardaient au loin.

      “Pensez-vous qu'ils nous sélectionneront ?” demanda Durs, le cadet des trois, qui avait bien trois ans de plus que Thor.

      “Ils seraient idiots de ne pas le faire”, dit son père. “Ils manquent d'hommes cette année. Ils en ont sélectionné trop peu, ou alors, ils ne s'embêteraient pas à venir. Tenez-vous bien droits, tous les trois, levez le menton et dégagez la poitrine. Ne les regardez pas dans les yeux mais ne détournez pas non plus le regard. Soyez forts et confiants. Ne montrez aucune faiblesse. Si vous voulez être dans la Légion du Roi, vous devez vous comporter comme si vous y apparteniez déjà.”

      “Oui, Père”, répondirent immédiatement ses trois garçons en se mettant en position.

      Il se retourna et lança un regard furieux à Thor.

      “Qu'est-ce que tu fais encore ici ?” demanda-t-il. “Rentre !”

      Thor resta où il était, déchiré. Il ne voulait pas désobéir à son père, mais il fallait qu'il lui parle. Son cœur battait la chamade pendant qu'il réfléchissait. Il décida qu'il vaudrait mieux obéir, apporter les épées, puis confronter son père après. Une désobéissance immédiate serait contre-productive.

      Thor se précipita dans la maison puis dans la cour de derrière, vers la remise aux armes. Il trouva les trois épées de ses frères, toutes les trois de beaux objets décorées des plus beaux pommeaux en argent qui soient, de précieux cadeaux pour lesquels son père avait travaillé durement pendant des années. Il les saisit toutes les trois, toujours aussi étonné par leur poids, et retraversa la maison au pas de course en les portant.

      Il se précipita vers ses frères, leur tendit une épée à chacun, puis se tourna vers son père.

      “Quoi, pas de cirage ?” dit Drake.

      Son père se tourna vers Thor d'un air désapprobateur mais, avant qu'il ait pu dire quoi que ce soit, Thor prit la parole.

      “Père, s'il vous plaît. Il faut que je vous parle !”

      “Je t'ai dit de cirer —”

      “S'il vous plaît, Père !”

      Son père lui lança un regard furieux en hésitant. Il avait dû au visage de Thor qu'il était sérieux, car il finit par dire : “Alors ?”

      “Je veux être candidat. Avec les autres. Pour la Légion.”

      Le rire de ses frères retentit derrière lui et le fit rougir.

      Son père, lui, ne rit pas; au contraire, il eut l'air encore plus renfrogné.

      “Ah bon ?” demanda-t-il.

      Thor répondit d'un vigoureux hochement de tête.

      “J'ai quatorze ans. Je suis éligible.”

      “La limite d'âge est à quatorze ans”, dit Drake avec dédain par dessus son épaule. “S'ils te prenaient, tu serais le plus jeune. Penses-tu qu'ils te choisiraient plutôt que quelqu'un comme moi ? J'ai cinq ans de plus que toi !”

      “Tu es insolent”, dit Durs. “Tu l'as toujours été.”

      Thor se tourna vers eux. “Ce n'est pas à vous que je demande”, dit-il.

      Il se retourna vers son père, qui avait encore l'air renfrogné.

      “Père, s'il vous plaît”, dit-il. “Laissez-moi une chance. C'est tout ce que je demande. Je sais que je suis jeune, mais je ferai mes preuves avec le temps.”

      Son père secoua la tête.

      “Tu n'es pas soldat, mon garçon. Tu n'es pas comme tes frères. Tu es berger. Ta vie est ici. Avec moi. Tu feras ton devoir et tu le feras bien. Il ne faut pas être trop ambitieux. Accepte la vie et apprends à l'aimer.”

      Thor sentit son cœur se briser quand il vit sa vie s'effondrer devant ses yeux.

      Non, pensa-t-il. C'est impossible.

      “Mais, Père —”

      “Silence !” hurla-t-il d'une voix si perçante qu'elle fendit l'air. “J'en ai assez dit. Ils arrivent. Sors de leur chemin et pense à te comporter correctement pendant qu'ils seront ici.”

      Son père s'avança et poussa Thor de son chemin d'une seule main, comme s'il était un objet qu'il préférait ne pas voir. Sa paume musclée frappa Thor à la poitrine.

      Un grand grondement se fit entendre. Les villageois sortirent tous de chez eux et s'alignèrent le long des rues. Un nuage de poussière grandissant annonça l'arrivée de la caravane et, quelques moments plus tard, une douzaine de calèches arriva en produisant comme