La Quête Des Héros . Морган Райс

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Название La Quête Des Héros
Автор произведения Морган Райс
Жанр Героическая фантастика
Серия L'anneau Du Sorcier
Издательство Героическая фантастика
Год выпуска 0
isbn 9781632912954



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tout ce que Thor avait besoin de savoir. Sans perdre une seconde de plus, il se retourna et traversa le terrain en courant. Il suivit les indications en se les répétant dans la tête et en essayant de les mémoriser. Il remarqua que le soleil était plus haut dans le ciel et pria simplement pour que, quand il arriverait, il ne soit pas déjà trop tard.

*

      Thor courut sur les chemins immaculés bordés de coquillages, se frayant un chemin au travers de la Cour du Roi. Il fit de son mieux pour suivre les indications, en espérant qu'il n'était pas en train de prendre une mauvaise route. A l'autre bout de la cour, il vit toutes les portes et prit la troisième à gauche. Il la passa au pas de course, puis suivit les bifurcations en tournant de chemin en chemin. Il courut dans le sens contraire de la circulation, des milliers de gens qui rentraient dans la cité en masse, de la foule qui s'épaississait à chaque minute. Il frôla des luthistes, des jongleurs, des bouffons et toutes sortes de comiques, tous vêtus de leurs plus beaux atours.

      Thor ne pouvait supporter l'idée que la sélection commence sans lui et fit de son mieux pour se concentrer en prenant un chemin après l'autre et en cherchant un signe quelconque du terrain d'entraînement. Il passa sous une arche, prit une autre route puis, au loin, repéra ce qui ne pouvait qu'être sa destination : un mini-Colisée en pierre de forme parfaitement circulaire. Au milieu, des soldats gardaient l'immense porte. Thor entendit des applaudissements assourdis derrière ses murs et son cœur battit plus vite. C'était là.

      Il fonça, les poumons proches de l'explosion. Quand il atteint la porte, deux gardes s’avancèrent et baissèrent leurs lances en lui barrant la route. Un troisième garde s'avança et leva la main, paume en dehors.

      “Stop”, commanda-t-il.

      Thor s'arrêta sur place en haletant, à peine capable de maîtriser son excitation.

      “Vous … ne … comprenez pas”, dit-il le souffle coupé, un mot entre chaque inspiration, “il faut que j'entre. Je suis en retard.”

      “En retard pour quoi ?”

      “La sélection.”

      Le garde, un homme petit et gros à la peau grêlée, se retourna et regarda les autres, qui le regardèrent d'un air cynique. Il se retourna et inspecta Thor d'un air méprisant.

      “On a fait rentrer les recrues il y a des heures, dans les chariots royaux. Si tu n'as pas été invité, tu ne peux pas entrer.”

      “Mais vous ne comprenez pas. Il faut que —”

      Le garde tendit le bras et saisit Thor par la chemise.

      “C'est toi qui ne comprends pas, insolent petit garçon. Comment oses-tu venir ici et essayer de rentrer par la force ? Maintenant, pars avant que je t'enchaîne.”

      Il repoussa Thor, qui recula de plusieurs mètres en trébuchant.

      Thor avait mal à la poitrine, là où la main du garde l'avait touché, mais, plus que ça, il souffrait qu'on l'ait rejeté. Il était indigné. Il n'avait pas fait tout ce chemin pour qu'un garde le rejette sans même qu'on l'ait vu. Il était résolu à rentrer.

      Le garde se retourna vers ses hommes, et Thor s'éloigna lentement en faisant le tour du bâtiment circulaire dans le sens des aiguilles d'une montre. Il avait un plan. Il marcha jusqu'à être hors de vue, puis se mit à trotter, à longer furtivement les murs. Il s'assura que les gardes ne soient pas en train de regarder, puis accéléra jusqu'à ce qu'il soit en train de courir. Quand il eut fait la moitié du tour du bâtiment, il repéra une autre ouverture dans l'arène. En haut, il y avait des ouvertures cintrées dans la pierre, bloquées par des barreaux de fer. Dans une de ces ouvertures, il manquait les barreaux. Il entendit un autre tonnerre d'applaudissements, se hissa sur le rebord et regarda.

      Son cœur se mit à battre plus vite. Réparties à l'intérieur de l'immense terrain d'entraînement circulaire, il y avait des dizaines de recrues, dont ses frères. Alignées, elles étaient toutes en face d'une dizaine de légionnaires de l'Argent. Les hommes du Roi marchaient au milieu d'eux pour les évaluer.

      Un autre groupe de recrues se tenait sur le côté, sous la surveillance attentive d'un soldat, et jetait des lances sur une cible lointaine. L'un d'entre eux manqua la cible.

      Thor bouillait d'indignation. Il aurait pu toucher ces cibles; il était aussi bon que tous ceux-là. C'était injuste de l'exclure parce qu'il était plus jeune et un peu plus petit.

      Soudain, Thor sentit une main le saisir par le dos, le tirer violemment en arrière et l'envoyer voler en l'air. Il atterrit durement par terre, essoufflé.

      Il leva les yeux et vit le garde de la porte qui le regardait d'un air méprisant.

      “Qu'est-ce que je t'ai dit, mon garçon ?”

      Avant qu'il puisse réagir, le garde se pencha en arrière et donna à Thor un violent coup de pied. Thor sentit un choc brusque dans les côtes et le garde recula la jambe pour lui donner un autre coup de pied.

      Cette fois, Thor attrapa le pied du garde à mi-course; il tira violemment dessus, fit perdre l'équilibre au garde et le fit tomber.

      Thor se remit rapidement debout. Au même moment, le garde en fit de même. Thor le regarda fixement, choqué par ce qu'il venait de faire. En face de lui, le garde lui lança un regard mauvais.

      “Je vais non seulement t'enchaîner”, siffla le garde, “mais tu vas me le payer. Personne ne touche un garde du Roi ! Tu n'entreras jamais à la Légion : maintenant, tu vas croupir dans un cachot ! Si on te revoit un jour, tu auras de la chance !”

      Le garde sortit une chaîne avec une entrave au bout. Il s'approcha de Thor, la vengeance gravée au visage.

      Thor réfléchit à toute vitesse. Il ne pouvait pas permettre qu'on l'enchaîne, et pourtant, il ne voulait pas faire de mal à un membre de la Garde du Roi. Il fallait qu'il trouve une idée, et vite.

      Il se souvint de sa fronde. Ses réflexes prirent le dessus quand il la saisit, y plaça une pierre, visa et tira.

      Le caillou fila dans l'air et fit tomber les entraves du garde stupéfait; il frappa aussi les doigts du garde. Le garde se recula et secoua la main, criant de douleur, pendant que les entraves tombaient par terre avec un bruit métallique.

      Le garde envoya à Thor un regard assassin et tira son épée. Elle sortit du fourreau avec son métallique facilement reconnaissable.

      “C'était ta dernière erreur”, dit-il d'un ton sombre et menaçant, puis il chargea.

      Thor n'avait pas le choix; cet homme ne le laisserait plus jamais tranquille. Il plaça une autre pierre dans sa fronde et la lança. Il visa posément : il ne voulait pas tuer le garde mais il fallait qu'il l'arrête. Donc, au lieu de viser son cœur, son nez, son œil ou sa tête, Thor visa l'endroit qui, savait-il, l'arrêterait sans le tuer.

      Entre les jambes du garde.

      Il tira, pas de toutes ses forces mais assez fort pour arrêter l'homme.

      C'était un tir parfait.

      Le garde s'écroula, laissa tomber son épée et se tint l'aine en s'effondrant par terre, où il se roula en boule.

      “Tu seras pendu pour ça !” gémit-il en grognant de douleur. “Gardes ! Gardes !”

      Thor leva les yeux et vit au loin plusieurs des gardes du Roi lui foncer dessus.

      C'était maintenant ou jamais.

      Sans perdre un autre moment, il se rua vers le rebord de l'ouverture. Il faudrait qu'il traverse le mur, saute dans l'arène et se présente aux soldats. Et il se battrait contre tous ceux qui se mettraient en travers de sa route.

      CHAPITRE CINQ

      MacGil était assis dans la grande salle du haut de son château, dans sa salle de réunion intime, celle qu'il utilisait pour ses affaires personnelles. Il était assis sur son trône personnel, qui était, lui, sculpté en bois, et regardait quatre de ses enfants qui se tenaient devant lui. Il y avait son fils aîné, Kendrick, qui, à l'âge de vingt-cinq ans, était