Un Prix de Courage . Морган Райс

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Название Un Prix de Courage
Автор произведения Морган Райс
Жанр Героическая фантастика
Серия L'anneau Du Sorcier
Издательство Героическая фантастика
Год выпуска 0
isbn 9781632914064



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un grognement de douleur quand Reece, O’Connor et Elden le mirent sans ménagements sur ses pieds. Thor marcha vers lui.

      Drake, à moitié évanoui, grimaçant de douleur, ricana de façon insolente.

      – Tu aurais dû nous tuer dès le départ, dit-il en toussant du sang. Tu as toujours été trop naïf. Ou trop stupide.

      Thor s’empourpra, plus furieux encore contre lui-même de leur avoir fait confiance. Par-dessus tout, il était furieux que sa naïveté ait causé la mort de Conval.

      – Je ne te le demanderai qu’une fois, grogna-t-il. Dis-moi la vérité et je te laisserai vivre. Si tu mens, tu suivras tes frères. Le choix t’appartient.

      Drake toussa plusieurs fois.

      – Où est l’Épée ? demanda Thor. Dis-nous la vérité cette fois.

      Drake toussa, encore et encore, puis leva enfin la tête. Il croisa le regard de Thor et ses yeux étaient pleins de haine.

      – L’Insubmersible, dit-il enfin.

      Thor et ses compagnons s’entreregardèrent sans comprendre.

      – L’Insubmersible ? répéta Thor.

      – C’est un lac sans fond, intervint Indra en faisait un pas en avant. De l’autre côté du Grand Désert. C’est le lac le plus profond qui existe.

      Thor jeta un regard noir à Drake.

      – Pourquoi ? demanda-t-il.

      Drake toussa à nouveau. Il était de plus en plus faible.

      – Les ordres de Gareth, dit Drake. Il voulait qu’elle soit jetée dans un endroit où on ne pourrait jamais la repêcher.

      – Mais pourquoi ? pressa Thor sans comprendre. Pourquoi détruire l’Épée?

      Drake leva les yeux pour croiser son regard.

      – Il ne pouvait pas la manier, dit-il, alors personne n’aurait dû le faire.

      Thor lui jeta un regard long et dur. Enfin, il fut certain que c’était la vérité.

      – Dans ce cas, il nous reste peu de temps, dit-il en se préparant à partir.

      Drake secoua la tête.

      – Tu n’arriveras jamais à temps, dit-il. Ils ont plusieurs jours d’avance sur vous. L’Épée est déjà perdue pour toujours. Abandonnez et retournez dans l’Anneau pour sauver vos vies.

      Thor secoua la tête.

      – Nous n’avons pas la même mentalité que toi, répondit-il. Nous ne vivons pas pour nous-mêmes mais pour le courage, l’honneur, notre code. Et nous irons où ce code nous mènera.

      – Tu vois où ton courage t’a mené ? dit Drake. Même avec de l’honneur, tu es un idiot, comme tous les autres. Le courage ne vaut rien.

      Thor ricana. Il pouvait à peine croire qu’il avait été élevé dans la même maison et qu’il avait partagé son enfance avec cette créature.

      Les articulations de ses doigts blanchirent quand il serra le pommeau de son épée. Il ne voulait rien de plus que tuer ce garçon. Drake aperçut son geste.

      – Fais-le, dit-il. Tue-moi. Fais-le une bonne fois pour toutes.

      Thor lui jeta un regard long et dur. Il brûlait de le faire, mais il avait donné à Drake sa parole qu’il ne le tuerait pas s’il disait la vérité. Et Thor respectait toujours ses promesses.

      – Je ne le ferai pas, dit-il enfin. Même si tu le mérites. Tu ne mourras pas de ma main. Sinon, cela voudrait dire que je ne vaux pas mieux que toi.

      Comme Thor se retournait, Conven se précipita en criant :

      – Pour mon frère !

      Avant que quiconque n’ait eu le temps de réagir, il leva son épée et la plongea dans le cœur de Drake. La folie et le chagrin brillaient dans son regard. Comme il tenait Drake dans une étreinte de mort, il vit son corps s’affaisser et tomber, inerte.

      Thor savait que sa mort serait une maigre consolation pour la perte de Conven. Toutes leurs pertes. Au moins, c’était quelque chose.

      Il leva les yeux vers l’étendue désertique qui leur faisait face. L’Épée se trouvait quelque part derrière ces frontières. Elle aurait pu tout aussi bien se trouver de l’autre côté de la planète… Au moment même où leur quête semblait se terminer, elle n’avait en réalité pas encore commencé.

      CHAPITRE TROIS

      Erec était assis au milieu des chevaliers, dans la salle d’armes du Duc, à l’intérieur du château, à l’abri derrière les murs de Savaria. Tous étaient encore endoloris suite à leur bataille contre les monstres. Son ami Brandt se trouvait à côté de lui, la tête dans les mains, comme bien d’autres. L’humeur dans la pièce était morose.

      Erec le sentait aussi. Chaque muscle de son corps lui faisait mal, après ce combat contre les hommes du seigneur puis contre les monstres. Cela avait été une des journées de bataille les plus dures de sa vie et le Duc avait perdu beaucoup d’hommes. Comme Erec y réfléchissait, il songeait que, sans Alistair, ils seraient tous morts : lui-même, Brandt et tous les autres.

      Erec se sentait submergé par la gratitude et même par un amour renouvelé à son égard. Elle l’intriguait, plus encore qu’auparavant. Il avait toujours senti qu’elle était spéciale et même puissante, mais les événements de ce jour le lui avaient enfin prouvé. Il désirait ardemment savoir qui elle était et connaître le secret de sa naissance. Mais il avait juré de ne pas se montrer indiscret et il tiendrait sa promesse.

      Erec avait hâte que la réunion se termine pour pouvoir la retrouver.

      Les chevaliers du Duc étaient assis là depuis des heures et se remettaient de leurs émotions. Ils tâchaient de comprendre ce qui s’était passé et se disputaient sur la meilleure manière de réagir. Le Bouclier était tombé. Erec essayait encore d’imaginer les conséquences. Savaria serait maintenant la cible des attaques. Pire : des messagers ne cessaient d’apporter la nouvelle de l’invasion de Andronicus et de ce qui s’était passé à la Cour du Roi, ainsi qu’à Silesia. Le cœur de Erec se serra. Il aurait voulu être avec ses frères de l’Argent et défendre avec eux les villes de sa patrie. Cependant, c’était ici qu’il se trouvait, à Savaria, là où le destin l’avait envoyé. On avait besoin de lui, ici aussi : le Duc et son peuple représentaient, après tout, une partie importante de l’empire MacGil. Eux aussi avaient besoin qu’on les défende.

      De nouveaux rapports les prévenaient que Andronicus envoyait un de ses bataillons par ici pour prendre Savaria. Erec savait que son armée d’un million d’hommes se disperserait aux quatre coins de l’Anneau. Quand il en aurait terminé, Andronicus ne laisserait rien derrière lui. Erec avait entendu des histoires sur ses conquêtes toute sa vie. Il savait que c’était un homme d’une cruauté sans égale. La loi du nombre était sans appel : les quelques centaines d’hommes du Duc ne résisteraient pas. Savaria était condamnée.

      – Je pense que nous devrions capituler, dit le conseiller du Duc, un vieux soldat grisonnant qui se tenait à moitié avachi contre la grande table rectangulaire, perdu dans une chope de bière.

      Pour accompagner ces mots, il abattit son poing ganté de fer sur le bois de la table. Tous les soldats se turent et se tournèrent vers lui.

      – Quel autre choix avons-nous ? ajouta-t-il. Nous ne sommes que quelques centaines contre un million.

      – Nous pouvons peut-être défendre la cité, au moins résister, dit un autre soldat.

      – Mais combien de temps ? demanda un autre.

      – Assez longtemps pour que MacGil envoie du renfort, si nous y parvenons.

      – MacGil est mort, répondit un autre guerrier. Personne ne viendra.

      – Mais sa fille est en vie, contra