Neulateinische Metrik. Группа авторов

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Название Neulateinische Metrik
Автор произведения Группа авторов
Жанр Документальная литература
Серия NeoLatina
Издательство Документальная литература
Год выпуска 0
isbn 9783823301868



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manifeste pour le vers à quatre spondées (SSSS): 2,7% dans la Sphortias pour 7,09 dans l’Énéide (sur ce point, Filelfo est assez proche du Stace de la Thébaïde [2,31%], entre Lucain et l’Ovide des Métamorphoses) et moins de variété dans les schémas métriques (parfois répétés trois fois, voire quatre fois de suite: Sphortias 3.83–86 DSSS). Dans la Sphortias, les quatre schémas préférés représentent plus de la moitié des vers (51,8%, dont 42,7 pour les seuls trois premiers), alors que dans l’Énéide le total des quatre premiers schémas ne s’élève qu’à 46,85%: manifestement, dans son épopée, Filelfo recherche moins la variété que les effets de répétition. C’est très net dans les dix premiers vers du livre 8 qui ne présentent que quatre schémas métriques (4 DSSS, 3 DDSS, 2 SSDS et un SSSS). Mais, dans son emploi de l’hexamètre holodactylique (DDDD), il recherche parfois des effets d’harmonie imitative, pour donner une impression de vitesse, de rapidité: Paret Atlandiades celerique per aera cursu (Sphortias 1.79), Mox agit atque gradum properat; comitatur euntem (Sphortias 1.98; cf. 2.1 et 27); de légèreté: Otia desidiasue leuis et inutile tempus (Sphortias 5.47) ou de vol: Fulmineae uolitant pilulae uolucresque sagittae (Sphortias 3.82).

      L’hexamètre de ses Satyrae se révèle assez différent. D’abord, par un renversement de rythme, le dactyle l’emporte, même si c’est de peu, sur le spondée (50,5%), alors que les satires d’Horace et celles de Juvénal sont encore moins riches en dactyles que l’Énéide, avec respectivement 41,95 et 44,02% de dactyles. Ensuite, la recherche de la variété est plus grande:6 la proportion des quatre premiers schémas préférés tombe en dessous à 46,8%, à peu près au niveau de l’Énéide, un peu plus que l’Horace des Satires ou que Juvénal, dont les quatre premiers schémas s’approchaient des 45% et l’on note parfois des effets de contraste rythmique. Les dix premiers vers de la version définitive de la dixième satire de la deuxième décade sont à ce titre significatifs: les deux premiers vers recherchent le contraste maximum en opposant les rythmes contraires SSSS et DDDD avec césures P et H pour le premier et triple a (T, Tr, H) pour le second, avec un rejet (Qui finem in uita nullum nec rebus agendis / constituit, Frederice, sibi, ratione carere / arbitror), alors que les huit suivants proposent sept autres schémas métriques différents (DDSS [schéma préféré dans les Satyrae], DSDS deux fois, DDSD, SSDD, DSSD, DSDD et SDSS)! Enfin, si la courbe de diminution des dactyles du premier au quatrième pied est en gros comparable à celle de la Sphortias, on note un changement notable dans le choix des schémas métriques préférés:7 le schéma épique virgilien par excellence DSSS, qui conserve la préférence d’Horace et de Juvénal dans leurs satires (respectivement 13,55 et 13,48%), passe en troisième position, précédé de DDSS (14,2%) et de DSDS (13,1%). On doit probablement voir ici, en dépit du genre, une influence de la métrique ovidienne: dans les Métamorphoses, le schéma DDSS est le premier (13,04%), devant DSSS (12,7%), alors que le type DSDS (11,27%) est pratiquement au niveau de DSSD (11,33%) et DDSD (11,29%). Globalement, même si Filelfo ne recherche pas le rythme DSSD, la proportion des dactyles augmente, avec une petite progression des schémas à trois dactyles DDSD et DSDD, et même le schéma le moins fréquent dans toute la latinité classique SDDD (1,91% selon Ceccarelli) se trouve au treizième rang dans les Satyrae de Filelfo, à 2,7%, devant SSSS, SSSD et SSDD. Les hexamètres holodactyliques (DDDD, douzième schéma dans les Satyrae) monte légèrement, à 3,6% (2,83% dans la latinité classique), alors que son inverse SSSS, très bas dans la Sphortias (2,7%), tombe ici à 1,7% (4,84% dans la latinité classique).8 En accroissant le nombre des dactyles (ce qui a, comme nous le verrons, des incidences sur les césures), Filelfo recherche plus de mouvement, de vivacité, voire de pathos.

      Pour avoir un point de comparaison avec l’hexamètre élégiaque, c’est-à-dire en distique avec le pentamètre, j’ai choisi le poème De Genuensium deditione. Mais le choix de ce poème est peut-être discutable car sa thématique historique, politique et militaire le rapproche de l’univers épique. De fait le schéma DSSS y est encore plus nettement le premier que dans la Sphortias, avec 18,55%, devant DDSS et, avec une légère permutation par rapport à la Sphortias, SDSS et DSDS. Les spondées y sont encore plus nombreux (presque 54%) et on note un très gros écart entre les quatre premiers schémas et les trois suivants, à égalité (DDDS, SDDS et DDSD à 6,18%), les quatre premiers schémas atteignant 53,10% des hexamètres: ici aussi la répétition prime manifestement sur la variété.

1.6 2.10 3.1 4.9 5.2 7.9 8.5 9.7 10.4 [7] total
3. DSSS 7 9 15 14 14 5 19 17 5 7 112
2. DSDS 12 16 15 13 11 13 10 14 12 15 131
1. DDSS 11 17 12 15 13 20 16 10 12 16 142
4. SDSS 5 7 6 7 12 3 6 15 13 9 83
7. DDDS 8 8 5 7 11 6 3 10 7 7 72
6. SDDS 9 8 4 9 6 7 11 9 8 3 74
10. SSDS 2 2 5 8 5 6 4 2 8 6 48
8. DSSD 6 9 10