Une Terre De Feu . Морган Райс

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Название Une Terre De Feu
Автор произведения Морган Райс
Жанр Героическая фантастика
Серия L'anneau Du Sorcier
Издательство Героическая фантастика
Год выпуска 0
isbn 9781632915771



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avec effroi si quiconque avait réussi à survivre ; il ne voyait pas comment ils auraient pu. Arrivait-il trop tard ?

      Toutefois alors que Mycoples descendait, se rapprochait encore plus, les yeux de Thor cernèrent une seule personne, l’attirant comme un aimant tandis qu’il la distinguait du chaos : Gwendolyn.

      Elle était là, sa future épouse, se tenant fièrement debout dans la cour, intrépide, serrant un bébé dans ses bras, entourée par tous ceux que Thor aimait, tous l’encerclant et levant leurs boucliers vers le ciel alors que les dragons plongeaient pour attaquer. Thor vit avec horreur ces derniers ouvrir leurs grandes gueules et se préparer à cracher des flammes dont il savait que, en un instant, elles consumeraient Gwendolyn et tous ceux qu’il aimait.

      « PLONGE ! » cria Thor à Mycoples.

      Mycoples n’avait pas besoin d’encouragement : elle descendit en piqué plus vite que Thor n’aurait pu l’imaginer, si vite qu’il put à peine reprendre sa respiration, et il s’accrocha du mieux qu’il pouvait pendant ce temps, presque pieds par-dessus tête. En quelques instants elle atteignit les trois dragons sur le point d’attaquer Gwendolyn, et avec un grand grondement, mâchoires grandes ouvertes, serres devant elle, Mycoples attaqua les bêtes sans méfiance.

      Mycoples percuta les dragons, emportée par son élan, atterrit sur leurs dos, en griffant un et en mordant un autre – et en fouettant un autre de ses ailes. Elle les arrêta juste avant qu’ils aient pu déverser leur feu, les poussant à terre tête la première.

      Ils heurtèrent tous le sol ensemble, et il y eut un grand grondement et des nuages de poussière tandis que Mycoples écrasait leurs têtes sous la terre, jusqu’à ce qu’ils y soient si profondément logés qu’ils soient coincés, leurs pattes arrières seulement dépassant du sol. Quand ils atterrirent, Thor se tourna et vit l’expression choquée de Gwendolyn, et il remercia Dieu pour l’avoir sauvée juste à temps.

      Il y eut un grand rugissement, et Thor pivota et regarda derrière lui vers le ciel, et fit face à un assaut de dragons.

      Mycoples faisait déjà une volte et prenait son envol, s’élançant, se dirigeant vers les dragons sans aucune peur. Thor était désarmé, mais il se sentait plus différent que jamais en engageant le combat : pour la première fois de sa vie, il savait qu’il n’avait pas besoin d’arme. Il sentait qu’il pouvait faire appel et compter sur le pouvoir en lui. Son véritable pouvoir. Le pouvoir que sa mère lui avait insufflé.

      Alors qu’ils approchaient, Thor leva son poignet, pointant son bracelet d’or, et une lumière jaillit du diamant noir en son centre. La lumière jaune engloba le dragon le plus proche d’eux, au centre de la meute, et le repoussa vers l’arrière, l’envoyant à toute vitesse dans les airs, vers le haut, le faisant percuter les autres.

      Mycoples, enragée, déterminée à faire des ravages, descendit intrépidement en piqué dans la masse de dragons, se battant et griffant sur son passage, plongeant ses dents dans un, en rejetant un autre, et se frayant un chemin à travers eux alors qu’elle en descendait plusieurs. Elle se cramponna à un jusqu’à ce qu’il devienne flasque puis le lâcha ; il chuta à terre comme un énorme roc tombant du ciel, et heurta le sol, le faisant trembler. Thor pu entendre l’impact de là où il était tandis qu’il causait un autre tremblement de terre en contrebas.

      Thor jeta un œil en bas et vit Gwen et les autres courir pour se mettre à l’abri, et il sut qu’il avait besoin de diriger tous ces dragons loin de cette île, loin de Gwendolyn, pour leur donner une chance de s’échapper. S’il menait les dragons en haute mer, il se figura qu’il pourrait les attirer au loin et transposer le combat là-bas.

      « Vers la haute mer ! » cria Thor.

      Mycoples suivit son ordre, et ils tournèrent et volèrent à travers la horde de dragons puis au-delà.

      Thor se tourna en entendant un rugissement, et sentit une chaleur distante alors que des flammes venaient dans sa direction. Il était satisfait de voir que son plan fonctionnait : tous les dragons avaient délaissé les Isles Boréales, et étaient à présent en train de le suivre vers l’océan. Au loin, en contrebas, Thor aperçu la flotte de Romulus recouvrant les eaux, et il sut que même si d’une manière ou d’une autre il survivait aux dragons – il devrait encore faire face à une armée d’un million d’hommes tout seul. Il savait qu’il était probable qu’il ne survive pas à cet affrontement. Mais au moins cela gagnerait du temps pour les autres.

      Au moins Gwendolyn pourrait-elle y arriver.

*

      Gwen se tenait dans la cour rasée et fumante de ce qu’il restait de l’édifice de Tirus, serrant toujours le bébé, les yeux levés vers le ciel avec étonnement et soulagement et tristesse en même temps. Son cœur bondit en voyant Thor une nouvelle fois, l’amour de sa vie, vivant, de retour, et avec Mycoples, pas moins. Avec lui ici, elle sentit qu’une partie d’elle avait était restaurée, que tout était possible. Elle ressentit quelque chose qu’elle n’avait pas éprouvé depuis longtemps : la volonté de vivre à nouveau.

      Ses hommes abaissèrent lentement leurs boucliers en voyant les dragons virevolter et s’envoler, quittant enfin les Isles et se dirigeant vers la haute mer. Gwen regarda autour d’elle et vit la dévastation qu’ils avaient laissés, les énormes tas de gravats, les flammes partout, et les dragons morts étendus sur leur dos. Cela ressemblait à une île ravagée par la guerre.

      Gwen vit aussi ceux qui avaient dû être les parents du bébé, deux corps allongés non loin, juste à côté de l’endroit où Gwen l’avait trouvé. Gwen regarda les yeux du bébé et prit conscience qu’elle était tout ce qu’il lui restait au monde. Elle le serra fermement.

      « C’est notre chance, ma dame ! » dit Kendrick. « Nous devons évacuer maintenant ! »

      « Les dragons sont distraits », ajouta Godfrey. « Pour le moment, au moins. Qui sait quand ils reviendront. Nous devons tous quitter cet endroit immédiatement. »

      « Mais l’Anneau n’est plus », dit Aberthol. « Où irons-nous ? »

      « N’importe où mais ailleurs qu’ici », répondit Kendrick.

      Gwen entendit leurs mots, cependant ils semblaient lointains dans son esprit ; à la place elle se tourna et scruta les cieux, observant Thor s’envoler au loin, emplie de nostalgie.

      « Et qu’en est-il de Thorgrin ? » demanda-t-elle. « L’abandonnerons nous, seul là-haut ? »

      Kendrick et les autres grimacèrent, leurs visages affichant leur déception. À l’évidence, l’idée les dérangeait, à eux aussi.

      « Nous nous battrions avec Thorgrin jusqu’à la mort si nous le pouvions, ma dame », dit Reece. « Mais nous ne le pouvons pas. Il est dans le ciel, au-dessus de la mer, loin d’ici. Aucun de nous n’a un dragon. Ni son pouvoir. Nous ne pouvons pas l’aider. Maintenant nous devons aider ceux que nous pouvons secourir. C’est la raison pour laquelle Thor s’est sacrifié. C’est ce pourquoi Thor a donné sa vie. Nous devons saisir l’opportunité qu’il nous a donnée. »

      « Ce qu’il reste de notre flotte se trouve toujours de l’autre côté de l’île », ajouta Srog. « C’était sage de votre part de dissimuler ces navires. À présent nous devons les utiliser. Quiconque reste de notre peuple, nous devons quitter cet endroit séance tenante – avant qu’ils ne reviennent. »

      L’esprit de Gwendolyn était parcouru par des émotions partagées. Elle voulait tant aller sauver Thorn, mais en même temps elle savait qu’attendre là, avec tous ces gens, ne lui servirait à rien. Les autres avaient raison : Thor avait simplement donné sa vie pour leur sécurité. Cela rendrait ses actions inutiles si elle n’essayait pas de sauver ces gens tant qu’elle le pouvait.

      Une autre pensée surgit dans l’esprit de Gwen : Guwayne. S’ils partaient maintenant, se hâtaient vers la haute mer, peut-être, juste peut-être, pourraient-ils le trouver. Et l’idée de voir son fils à nouveau la remplit d’une volonté de vivre renouvelée.

      Finalement,